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C'est dans ta nature

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C'est dans ta nature, le rendez-vous hebdomadaire de RFI avec la biodiversité. Reportages et infos sur les végétaux et les animaux, leurs comportements, leurs secrets, leurs rôles dans les écosystèmes et dans la mondialisation. Tout ce dont on parle ici, C'est dans ta nature !

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L'oiseau le plus grand sur Terre est incapable de s'arracher à la terre. Un handicap compensé par une vitesse de pointe, au sol, exceptionnelle. C'est l'oiseau de tous les superlatifs. L'autruche, qu'on ne rencontre qu'en Afrique , est l'oiseau le plus grand au monde, 2 mètres 50 environ pour le mâle. L'oiseau le plus lourd, jusqu'à 150 kg. C'est enfin l'oiseau le plus rapide, au sol : une autruche peut courir pendant une demi-heure, pour échapper aux prédateurs de la savane africaine, avec des pointes à 70 km/h. Mais on ne peut pas avoir toutes les qualités. L'autruche ne sait pas voler – c'est d'ailleurs le cas de quelque 80 espèces d'oiseaux sur Terre qui restent sur terre. C'est d'abord une question de poids. Et puis l'autruche, à la différence des oiseaux volants, ne possède pas de bréchet, au niveau du sternum, un os où sont rattachés les muscles des ailes. À lire aussi Les derniers secrets des oiseaux migrateurs De gros œufs, de gros yeux Mais cela n'a pas toujours été le cas. L'ancêtre de l'autruche, au moment des dinosaures, savait voler. Une capacité qu'il a perdue en l'absence de prédateur, après l'extinction des dinosaures et avant que les mammifères deviennent les maîtres de la prédation. L'abandon du vol a permis à l'autruche de muscler ses pattes, lui donnant la force de pouvoir assommer un lion qui s'approcherait un peu trop près. L'autruche est aussi un oiseau qui pond les œufs les plus gros parmi tous les oiseaux : 1,5 kg, l'équivalent d'une vingtaine d'œufs de poule. L'autruche possède enfin les yeux les plus gros de tous les vertébrés : 5 cm de diamètre, des yeux plus grands que ceux de l'éléphant. L'autruche a ainsi des yeux plus gros que son cerveau. Mais n'en tirez aucune conclusion ! À lire aussi À quoi rêvent les oiseaux ?…
 
La Fête du citron de Menton, sur la Riviera française, célèbre chaque année l’un des emblèmes de la culture et de la cuisine du bassin méditerranéen. Mais le citron jaune est-il méditerranéen ? Le citron brille en Méditerranée. Et particulièrement du côté de Menton, sur la Côte d’Azur, dans le sud de la France , où se tient depuis ce samedi 15 février La Fête du citron (jusqu’au 2 mars), « un événement unique au monde » , clame la ville qui a donné son nom à un citron réputé pour sa longue conservation une fois cueilli. « Le citron est vraiment introduit dans la culture et la cuisine méditerranéenne, comme condiment ou associé à plein de plats. Et il n’y a vraiment qu’en Méditerranée qu’on retrouve ça » , souligne François Luro, spécialiste de la génétique des agrumes à l’Inrae, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. L’Europe est le premier producteur mondial de citron, avec plus de 9 millions de citronniers plantés. Principalement sur le pourtour méditerranéen où on voit la vie en jaune. L’Espagne est ainsi le premier exportateur mondial. « La Méditerranée est considérée comme la deuxième zone de diversification des agrumes, après l’Asie, la zone d’origine, où toutes les espèces sont nées » , poursuit François Luro. Le citron est un hybride Mais le citron est-il méditerranéen ? Ses origines géographiques restent discutées, faute de traces archéologiques suffisamment anciennes. Le citron serait né en Inde (dans l’Himalaya), ou en Perse, ou en Méditerranée... Une certitude, ses ancêtres sont asiatiques. Le citron est le fruit d’une hybridation spontanée entre le cédrat et l’orange amère. Tous les agrumes qu’on connaît aujourd’hui sont en fait issus de 3 ou 4 espèces primaires, dotées d’une grande diversité génétique. « Elles se sont en fait développées dans des régions séparées pendant des millions d’années ; on voit donc, par exemple, qu’entre une mandarine et un pamplemousse, il n’y a aucune ressemblance. Ces espèces sont tellement diversifiées que quand elles se croisent entre elles, elles génèrent énormément de diversité. Chaque pépin d’un croisement mandarine/pamplemousse que vous allez semer donnera à chaque fois une variété différente, avec des caractéristiques différentes les unes des autres » , explique François Luro, chercheur au centre de San Giuliano, en Corse, qui abrite plus de 800 variétés d’agrumes, l’une des plus importantes collections au monde. Le citron n’est pas pressé Mais ce n’est pas parce qu’il est cultivé dans des zones aux étés chauds et arides , et de plus en plus chauds et arides, que le citron sera à terme épargné par le réchauffement climatique. Contrairement à une idée reçue, « ce n’est pas une espèce économe en eau parce que les citronniers n’ont pas de repos végétatif en hiver, ils gardent leurs feuilles, donc ils continuent à pomper de l’eau dans le sol, à transpirer cette eau », relève François Luro. C’est d’ailleurs principalement en hiver que les fruits du citronnier arrivent à maturité, après une floraison printanière. Car le citron n’est pas pressé. « C’est un fruit qui se développe assez lentement. Il lui faut quasiment six mois, explique François Luro. Et pour la commercialisation, il faut qu’il jaunisse ; on ne peut pas avoir sur un étalage un citron de couleur verte. Le passage du vert au jaune est lié aux températures basses. Quand les températures diminuent, il y a une dégradation de la couleur verte, de la chlorophylle, et l’apparition d’autres pigments qui donnent cette couleur jaune au citron. » Le citron est un soleil en plein hiver. La question de la semaine À lire aussi L'orange est orange (mais pas partout)…
 
Grâce à l'ADN environnemental, une vingtaine d'espèces de bivalves, dont trois menacées en France, ont été détectées dans le fleuve qui traverse la capitale française. Un nouveau signe d'une santé retrouvée. C'est un décor de carte postale qui réserve une surprise. Le clapotis des vagues sur un quai de Seine à Paris, un bateau-mouche qui passe, entre l'île Saint-Louis et l'île de la Cité... C'est ici, à quelques mètres, quelque part au fond de l'eau boueuse, comme à d'autres endroits sur la Seine, qu'on a détecté la présence de moules d'eau douce, une vingtaine d'espèces de bivalves au total, dont trois qui avaient disparu du fleuve parisien. « Ce fut une grosse surprise , témoigne Vincent Prié, spécialiste des mollusques aquatiques. Évidemment, on ne s'attendait pas à les retrouver dans un endroit aussi anthropisé que le centre de Paris. » C'est une étude destinée à évaluer les effets de la pollution lumineuse sur la biodiversité de la Seine qui a permis ces redécouvertes, grâce à une technique récente et révolutionnaire : l'ADN environnemental. Des millions de cellules perdues dans la nature « Chaque organisme perd des centaines de millions de cellules, essentiellement de peau, par jour – nous, humains, perdons 500 millions de cellules de peau par jour –, et chacune de ces cellules contient de l'ADN. Avec des techniques qui sont proches de celles de la police criminelle, on arrive à l'extraire de l'environnement et à le séquencer » , explique Vincent Prié, directeur de projets à Spygene, une société spécialisée dans « l'espionnage des gènes » dans la nature. Et c'est ainsi qu'à partir de prélèvements d'eau en divers points de la Seine, à Paris, a été révélée la présence de la mulette épaisse, la mulette des rivières et l'anodonte comprimée, les deux dernières espèces étant particulièrement vulnérables, ce qui témoigne sûrement de la bonne santé retrouvée du fleuve parisien. La Seine reprend vie Grâce aux moyens déployés depuis des années en faveur de la qualité de l'eau, la Seine reprend vie. Les poissons s'y baignent à nouveau – on comptait seulement trois espèces il y a 50 ans, il y en a douze fois plus aujourd'hui – et les moules aussi font leur retour. « Ces bêtes-là sont tributaires de poissons hôtes, précise Vincent Prié. Les moules émettent une larve qui va être parasite des branchies du poisson pendant quelques semaines. Et puis après, la petite moule tombe, et elle grandit là où elle tombe. Donc, ce qu'elle nous raconte, même si on n'a pas beaucoup de détails, c'est que les efforts qui ont été faits pour améliorer la qualité de l'eau portent leurs fruits. » Les moules, d'ailleurs, participent un peu à la qualité de la Seine, puisqu'elles filtrent chaque jour 40 litres d'eau. Mais ces découvertes posent encore de nombreuses questions. Quel est le rôle de la lumière artificielle, qui favorise le phytoplancton, les algues microscopiques dont se nourrissent les moules ? Combien sont-elles au juste ? « On n'est probablement pas sur des tapis de moules d'eau douce comme il y avait il y a quelques siècles, répond Vincent Prié. L'ADN environnemental, c'est un peu comme une odeur, un peu comme si on les flairait. Et maintenant, ce qu'on veut, c'est les voir. Essayer de comprendre ce qu'elles ont trouvé de favorable dans la Seine, sachant qu'on les rencontre plutôt dans des rivières un peu sauvages. Est-ce qu'il y a des juvéniles, est-ce que ce sont des populations qui se portent bien ​​​​​​​ ? On aimerait beaucoup avoir l'occasion de plonger dans la Seine pour vérifier tout ça ​​​​​​​ ! » La question de la semaine…
 
Une expérience scientifique démontre comment les crocodiles repèrent la détresse dans des cris d'humains ou d'autres animaux. C'est le signal, pour ces prédateurs, d'une proie vulnérable. Quand vous entendez un bébé pleurer, vous voulez le prendre dans vos bras, pour le consoler. Les crocodiles aussi se précipitent, mais pour une tout autre raison. Ces reptiles aux dents longues sont capables de percevoir dans un cri humain la détresse, comme l'a montré une étude réalisée pour confirmer une hypothèse du naturaliste britannique Charles Darwin au XIXe siècle. « On estime que l'ensemble des vertébrés ont un appareil vocal assez proche, explique Nicolas Grimault, chercheur au CNRS. Darwin avait émis l'hypothèse que les espèces de vertébrés étaient capables de communiquer entre elles, en tout cas de comprendre un message émotionnel véhiculé par les cris des différentes espèces animales. » Nicolas Grimault, acousticien de formation, fait partie de l'équipe du Centre de recherches en neurosciences de Lyon qui a réalisé cette expérience au zoo d'Agadir, au Maroc. En diffusant à des crocodiles du Nil des cris de détresse émis par des bonobos, des chimpanzés et des petits d'Hommes. Et le résultat fut saisissant. « Parfois, les crocodiles se rapprochaient du haut-parleur juste pour venir voir ce qu'il se passait, raconte Nicolas Grimault. Et parfois, on a eu des attaques assez claires : les crocodiles venaient et essayaient de saisir dans la mâchoire le haut-parleur. Donc, on était obligé de remonter en quatrième vitesse le haut-parleur avec la corde avant qu'il ne se fasse croquer par le crocodile ! », se souvient-il. Proie facile Mieux que nous humains, les crocodiles perçoivent la détresse dans un cri. Un avantage indéniable pour ces prédateurs partisans du moindre effort en s'attaquant aux plus faibles. « Les crocodiles sont des animaux à sang-froid dont ils s'économisent. Ils économisent leur énergie, ils sont opportunistes et vont aller au moindre effort pour se nourrir. Donc plus un animal va être potentiellement en détresse, blessé ou sans la surveillance de la femelle pour les bébés, plus il va être une proie facile », conclut Nicolas Grimault. Une expérience similaire avait été réalisée aux États-Unis avec des biches. Mais en entendant des cris de détresse, d'humain ou d'autres animaux, elles, elles venaient porter secours. Les biches, c'est vrai, ne sont pas des prédateurs. La question de la semaine…
 
De récentes études scientifiques nous en apprennent un peu plus sur un phénomène fascinant, mais encore parfois mystérieux : pourquoi, et comment, chaque année, des dizaines de milliards d'animaux à plumes se lancent dans de (très) longs voyages pour trouver chaleur et nourriture. Ils sont, chaque année, plus de 50 milliards à s'envoler vers ailleurs, pour passer l'hiver au chaud, se reproduire ou trouver une nourriture plus abondante. Une espèce d'oiseau sur cinq appartient ainsi à la grande famille des migrateurs. Préparation physique Mais au sein d'une même espèce, tous les oiseaux ne sont pas migrateurs. C'est par exemple le cas du merle qui possède l'un des plus beaux chants d'oiseau en Europe. On le voit gratter le sol en hiver à la recherche de quelques vers. Mais un quart d’entre eux, environ, préfère s'exiler plusieurs mois, là où il fait plus chaud et où il y a plus à manger, en Espagne ou en Afrique du Nord. Un voyage de 800 kilomètres en moyenne. Ce n'est pas rien, et ça se prépare, comme l’ont constaté des scientifiques allemands en équipant des merles d'une forêt du sud de l' Allemagne des mêmes capteurs qu'utilisent les sportifs pour mesurer leurs performances. Un mois avant le grand départ, le rythme cardiaque diminue la nuit, avant que la température corporelle, la nuit aussi, ne se mette également à baisser. L'heure est aux économies d'énergie. Phénomène social À l'image de l'autoroute des vacances qu'empruntent les humains, les oiseaux migrateurs parcourent souvent les mêmes chemins, et ils ne sont pas tout seuls. Sur la longue route, dans l’air ou sur les aires de repos, on socialise, et pas qu’avec les siens, comme viennent de le montrer de récentes études réalisées notamment grâce aux progrès de l'intelligence artificielle, en s'appuyant sur des enregistrements sonores d'oiseaux en vol ou au repos. Ce sont en moyenne trois espèces différentes qui voyagent ensemble (2,7 exactement, selon une étude publiée ce mois-ci aux États-Unis). Il y a une dimension sociale dans la migration et elle est liée au plumage : puisque la vitesse en vol dépend de la taille des ailes, les oiseaux aux ailes similaires voyagent ensemble. Qui se ressemble s’assemble. À écouter aussi La migration des animaux Cocaïne et déforestation Pendant ces longues migrations, les oiseaux affrontent de nombreux périls dont les humains sont souvent responsables – la chasse, la pollution lumineuse , les constructions, le changement climatique ... Et il y a aussi, plus inattendue, la cocaïne. Non, les oiseaux n’en consomment pas pour tenir le coup sur ces longues distances. Mais la coca les menace indirectement. C'est l'un des effets pervers de la lutte antidrogue en Amérique latine, mise en lumière l'an dernier par une étude de chercheurs aux États-Unis. Pour échapper à la surveillance, les narcotrafiquants s'enfoncent toujours plus dans les forêts tropicales et sont responsables, au Guatemala ou au Nicaragua , de près d'un tiers de la déforestation. Précisément là où viennent passer l'hiver, 20% des oiseaux migrateurs nord-américains. À lire aussi D'ici 2050, 80% des espèces d'oiseaux migrateurs menacées Le plein de caca Dernière révélation : la migration encourage la coprophagie, le fait d'avaler des excréments. Le caca, c'est caca, mais c'est surtout plein d'énergie. Des chercheurs australiens ont observé que le pétrel géant, avant la traversée de l’océan Austral, se nourrissait d'excréments de phoques, pour s'envoler le ventre plein. Chez tous les oiseaux migrateurs coprophages, il s'agirait aussi d'enrichir leur microbiote intestinal, pour que le système digestif s'adapte sans problème aux nouveaux types de nourritures rencontrées tout au long de la migration. Chez les oiseaux, la tourista, on ne connaît pas. La question de la semaine…
 
Les violentes rafales de vent de 200 km/h qui ont frappé le département français dans l’océan Indien, le 14 décembre, ont arraché de nombreux arbres, avec des conséquences en cascade pour la biodiversité, les makis, les oiseaux, les coraux ou encore les tortues. « Ça ne reviendra jamais comme avant, ça, c’est sûr. Donc, c’est un deuil. On a perdu quelque chose pour toujours. » Émilien Dautrey, qui dirige l’association Gépomay , est ému et accuse le coup un mois après le passage du cyclone Chido à Mayotte. « On se déplace à des endroits qu’on connait très bien, et finalement, on se perd, parce que tous nos repères ont été balayés » , abonde François-Elie Paute, qui travaille pour une autre association de protection de l’environnement, Oulanga Na Nyamba . Les hommes ont souffert du cyclone, la biodiversité aussi. Les paysages ont changé, la vie est bouleversée à Mayotte après le cyclone. « C’est choquant de voir des restes de troncs totalement dénudés qui sont encore debout, et d’autres qui sont couchés au sol » , poursuit François-Elie Paute. Même s’il est encore trop tôt pour dresser un bilan précis du mal que Chido a fait aux forêts et mangroves de l’archipel, on sait déjà que la chute des arbres et des branches a des conséquences pour la biodiversité. À lire aussi Mayotte: après le cyclone Chido, la forêt nourricière et protectrice est à terre Makis écrasés Les makis, ces lémuriens aux grands yeux couleur fauve, sont encore plus nombreux en ville, à la recherche de nourriture. « Ils sont complètement désorientés, un peu comme nous, ils ont perdu leur habitat, leurs maisons, leur domaine vital, décrit Émilien Dautrey. Avant, pour traverser les routes, ils passaient par les arbres. Et maintenant, il n’y a plus d’arbres, donc ils sont obligés de passer par le sol, par la route, où passent les voitures. On en voit tous les jours écrasés, ça se compte par centaines, et ça, c’est triste. Par contre, il ne faut pas forcément nourrir les makis. On pense qu’ils sont affamés, mais à l’heure actuelle, les feuilles repoussent. Les makis, qui ne sont pas que frugivores, mangent aussi des feuilles. Dans mon jardin, il y a un avocatier qui reprend, qui a de nouvelles feuilles, et ils viennent tous les jours manger les feuilles de l’avocatier. » Nids d’oiseaux tombés Tout n’est pas tout noir, un mois après Chido. La nature est résiliente. Le cyclone — c’est une chance, si l’on peut dire — a eu lieu au début de la saison des pluies. « Depuis deux semaines et demie, les feuilles repoussent de manière exponentielle, observe Émilien Dautrey. On commence à revoir des arbres fleurir. Mais il y a beaucoup moins de fleurs que ce qu’il aurait pu y avoir s’il n’y avait pas eu le cyclone. Donc, beaucoup moins de ressources pour les oiseaux et pour tous les animaux. Certains peuvent mourir de faim. » Et de la mortalité, il y en a chez les oiseaux, ceux qui allaient bientôt naître. « On n’a pas vu de cadavres d’oiseaux, mais moi, j’ai vu des nids par contre par terre, raconte Émilien Dautrey, le directeur du Groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte. La saison de reproduction des oiseaux cette année sera proche de zéro en fait. Ça ne donnera quasiment pas de juvéniles avec l’impact du cyclone. Pour les crabiers blancs qui se reproduisent dans les mangroves, on y est allé juste après, et il n’y a plus aucun nid. » Le héron crabier blanc est l’espèce d’oiseau la plus menacée de Mayotte, avec moins de 600 individus. Tortues empêchées Pour les tortues marines, aussi, la reproduction s’annonce compliquée, en raison de la végétation tombée sur les plages. « Si on a des arbres et des branches qui empêchent l’accès au haut de plage, c’est du dérangement et les tortues ne vont pas pouvoir trouver leur endroit favori pour pondre, explique François-Elie Paute, le responsable du pôle connaissances de l’association Oulanga Na Nyamba, spécialisée dans la protection des tortues. Et si cette pression est maintenue de manière continue, et ça va être le cas si on ne fait rien, la tortue va finir par relarguer ses œufs dans l’eau si elle n’arrive pas à les pondre sur la plage. » La chute des arbres a enfin des conséquences pour les coraux, estime aussi François-Elie Paute : « Sur terre, l’eau s’infiltre grâce aux racines, et donc sans arbres, sans racines, l’eau ruisselle et se dirige vers le lagon. Donc, on a en plus une thématique d’érosion, qui impacte aussi négativement le lagon, avec le dépôt de terre qui va recouvrir des habitats coralliens qui ont besoin de lumière pour recommencer à croître. » Après le cyclone Chido, Mayotte a besoin de lumière. Mais dans le 101ᵉ département français, on regrette que le projet de loi d’urgence actuellement discuté au Parlement à Paris ne consacre pas à une ligne à la protection de l’environnement. À écouter dans C'est pas du vent Allo docteur, c'est pour une tortue marine…
 
Chez l'humain, la grossesse dure neuf mois. Mais qu'en est-il chez les autres animaux ? La durée dépend généralement de la taille. Mais il y a des exceptions. Plus c'est gros, plus c'est long, selon l'adage bien connu – ou à peu près. Chez l'éléphant, le plus grand animal terrestre, la durée de gestation est ainsi de 22 mois, presque deux ans. Il arrive que le cordon ombilical se coupe alors que le petit est encore dans le ventre de sa mère. C'est le signal qu'il faut sortir car l'éléphanteau n'a plus d'oxygène. Dans les océans, les baleines, les animaux les plus gros de la planète , ont une durée de gestation d'un an environ, selon les espèces, et jusqu'à un an et demi pour les orques. Mais le record du monde, chez les mammifères, appartient au requin lézard, qui ne mesure, à l'âge adulte, que deux mètres. Cette espèce ne vit que dans les profondeurs des océans, jusqu'à 1 500 mètres. Il y fait très froid et c'est ce qui rend particulièrement lente la croissance du petit, avec une gestation de trois ans et demi. Une pieuvre bat tous les records C'est le même phénomène pour une pieuvre des abysses, Graneledone boreopacifica , ovipare. À cause du froid intense, à 3 000 mètres de profondeurs, l'incubation des œufs dure quatre ans et demi – le record toutes catégories. La femelle, épuisée, meurt juste après les naissances. La maternité est parfois un sacrifice. À l'autre bout de l'échelle, il y a la souris, avec une gestation de 20 jours seulement. Le rongeur peut se produire au bout d'un mois et demi, soit une nouvelle génération tous les 45 jours. C'est la raison pour laquelle les scientifiques apprécient les souris de laboratoire pour mener leurs recherches. La double gestation des marsupiaux Chez le kangourou, la gestation est à peine plus longue que chez la souris : une trentaine de jours seulement, alors que son poids est 500 fois plus important. Mais en réalité, le développement du petit se prolonge pendant huit mois dans la poche de sa mère, véritable incubateur pour le nouveau-né qui ne pèse qu'un gramme à sa naissance – il n'a pas encore de poumons. La femelle kangourou est dotée de deux utérus, ce qui lui permet de porter trois bébés à des stades de développement différents. Le principe est le même pour un autre marsupial d'Australie, beaucoup plus petit : le quokka, assez lâche face à un prédateur pour expulser de sa poche son petit et le sacrifier pour sauver sa peau. Mais à ses yeux, ce n'est pas très grave pour la perpétuation de son espèce, puisqu'un embryon est déjà en attente dans son utérus, prêt à commencer son développement. La question de la semaine…
 
La suite de Fibonacci et le nombre d'or démontrent à quel point la formation des fleurs et des feuilles de très nombreuses plantes obéit à une forme d'harmonie universelle. Pourquoi la nature est bien faite ? Les mathématiques nous en donnent la réponse. Il faut pour cela se pencher sur la suite de Fibonacci, une série de nombres entiers infinie, où chaque nombre est la somme des deux nombres qui le précèdent. « On part de 1 et 1, puis 2, puis 3, parce que 3 est égal à 2+1, puis 5 (égal à 3+2) et on continue ainsi, 8, 13, 21… », énumère Gaëlle Chagny, mathématicienne à l'université de Rouen, qui nous explique l'invention de cette suite par son lointain confrère italien, Leonardo Fibonacci, auteur d'un livre majeur en 1201, Liber Abaci , et à qui on doit l'introduction des chiffres arabes en Europe. « Le but était de populariser l’usage des nombres arabes, parce qu’on utilisait jusque-là plutôt des chiffres romains. La suite apparait dans ce livre pour modéliser l’évolution d’une population de lapins qui se reproduisent, qui croît de manière exponentielle et de manière immortelle – les lapins ne meurent jamais dans ce modèle récréatif. » Oui, mais à part les lapins, quel est le rapport avec la nature ? Il se trouve que « les nombres de Fibonacci apparaissent dans la nature de manière un peu surprenante au premier abord, poursuit Gaëlle Chagny . Si vous observez les écailles sur la peau d’un ananas, vous avez deux réseaux de spirales, qui tournent dans deux sens différents, et si on compte ces spirales, on trouve deux nombres de la suite de Fibonacci consécutifs. » Le nombre d'or est dans la nature Les nombres de Fibonacci se retrouvent sur 96% des plantes, selon une étude qui a porté sur 650 espèces végétales. Des plantes présentes sur terre des millions d'années avant le génial mathématicien. Fibonacci « n’avait aucune idée qu’on retrouverait les nombres de la suite dans la nature, précise Gaëlle Chagny. Ce sont des travaux de phyllotaxie, la science qui étudie les arrangements géométriques des végétaux, qui font apparaitre les nombres de Fibonacci dans la formation des plantes et des fleurs. » La fleur du tournesol, composée en fait de centaines de petites fleurs, révèle même le fameux nombre d'or, issu de la suite de Fibonacci, la « divine proportion » qui symbolise l'harmonie géométrique. « Les mini fleurs, les fleurons, vont se former de manière successive en tournant autour du centre de la fleur, explique Gaëlle Chagny . Ils tournent avec un angle donné, qu’on appelle l’angle de divergence. L’évolution a sélectionné cet angle de divergence-là parce que c’est ce qui permet de placer le plus de fleurons dans le capitule de la fleur, dans le cœur de la fleur, pour disséminer le plus de graines possibles. Après, d’un point de vue mathématique, si on essaie de construire un modèle pour expliquer ça, on s’aperçoit que ce modèle est construit avec un angle de divergence égal à l’angle d’or, 1/ φ , où φ (phi) est le nombre d’or. » La perfection est dans la nature. CQFD.…
 
L'année s'achève, l'occasion de dresser un bilan pour les plantes et les animaux. Carnet rose : de nouvelles espèces ont été identifiées. Carnet noir : d'autres sont définitivement éteintes. On l'appelait le courlis à bec grêle. C'était un oiseau limicole qui se nourrissait à marée basse grâce à son long bec courbé. Une espèce migratrice officiellement déclarée éteinte en cette fin d'année, à l'issue de plusieurs expéditions pour tenter de retrouver sa trace. C'est la première disparition d'un oiseau continental en Europe. Une plante aussi a disparu cette année : une espèce de cactus, dans l'archipel des Keys, en Floride, aux États-Unis. Victime de la hausse du niveau de la mer. Ce cactus n'avait été découvert qu'en 1992. Nouveaux crapauds Des espèces disparaissent, et ça fait mal, mais d'autres apparaissent, en tout cas aux yeux des humains. Dans le bassin du Congo, du Cameroun jusqu'au Congo-Kinshasa, 742 nouvelles espèces ont été identifiées en 10 ans, selon une étude du WWF qui vient d'être publiée. Des plantes en majorité, mais aussi une centaine de poissons, une cinquantaine de reptiles, ainsi qu'un crapaud qui prend l'apparence de la tête d'un serpent pour effrayer ses prédateurs. Une autre espèce de crapaud a aussi été découverte, en début d'année, mais il s'agit d'un crapaud de mer : un poisson rouge vif qui marche au fond de l'océan, à 1 500 mètres de profondeur, découvert lors d'une expédition sous-marine au large du Chili particulièrement fructueuse : une centaine de nouvelles espèces ont été identifiées, des poissons, des oursins, ou encore des éponges. Requin et caméléon Dans les profondeurs océanes, cette fois au large de la Nouvelle-Zélande, on a aussi découvert en 2024 une espèce de requin fantôme, qu'on croise le plus souvent à 2 500 mètres sous l'eau, autant dire qu'on le croise rarement. Une découverte un peu par hasard à Madagascar : un tout petit caméléon dans le nord de la Grande Île, long de trois centimètres, et retrouvé par des scientifiques quand des touristes ont publié sa photo sur les réseaux sociaux. Découverte stupéfiante On a aussi découvert cette année, dans l'ouest de la France, une nouvelle espèce de dinosaure, végétarien, qui mesurait une quinzaine de mètres et pesait à peu près 30 tonnes, il y a 140 millions d'années. Lui ça fait longtemps qu'il a disparu. Signalons enfin en Afrique du Sud une découverte stupéfiante : deux espèces de champignons hallucinogènes qui poussaient sur du fumier. Mais on le rappelle : la drogue, c'est mal, même le soir du réveillon. Avec un peu d'avance, la nature vous souhaite une bonne année !…
 
Il n’y a pas que des oiseaux ou des poissons migrateurs. Une exposition du Jardin botanique de Bordeaux présente les stratégies employées par les végétaux pour aller se reproduire ailleurs. Vous n’allez plus regarder vos chaussures de la même manière. L’exposition « Migrations du Vivant » , consacrée aux migrations végétales au Jardin botanique de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France (alors que les migrations animales font l’objet d’une autre exposition au Muséum de Bordeaux, jusqu’au 9 novembre 2025), commence avec l’expérience réalisée par l’artiste-essayiste Gérard Hauray, intitulée Leçons de chausses . Il a collecté, chez des voyageurs, les graines et les spores accrochées à leurs semelles. Il les a plantées et elles ont poussé dans de petites jardinières exposées dans la serre. « Ça prend en quelques mois : des tapis bactériens, ensuite des algues, des mousses, et puis petit à petit, avec les années, on peut voir apparaître carrément des plantes, détaille Mélissa Portes, chargée de projets muséographiques. Ces micro-paysages sont le témoignage de choses qui ont voyagé sous les pieds des gens. » À la base, pourtant, et c’est ce qui les différencie des animaux, les plantes sont immobiles, le pied dans la terre. « Elles sont de souche, comme on dit souvent, sourit Mélissa Portes. Mais sans migration, sans mouvement, il n’y a pas de vie. » Et la vie des plantes, sur Terre, a commencé par une migration. « Les plantes, à l’origine, étaient aquatiques, et sont sorties progressivement. Ici, on a Cooksonia, l’une des premières plantes terrestres vascularisées, qui fait partie des ancêtres des plantes terrestres qui sont sorties de l’eau. » Une explosion à 250 km/h La migration des plantes est une histoire de reproduction. Il s’agit d’aller planter sa graine ailleurs. On poursuit la visite avec Mélissa Portes, devant le fruit d’un arbre bombardier : « Lorsque le fruit arrive à maturité, la pression grandit jusqu’à ce qu’elle devienne trop forte et que le fruit explose. L’arbre bombardier peut projeter ses graines à 250 km/h et jusqu’à 30 à 45 mètres environ. » Mais d’autres plantes voyagent encore plus loin, grâce aux animaux — comme la bardane, dont les graines s’accrochent à la laine des moutons, et qui a permis l’invention du velcro . Et même beaucoup plus loin grâce à l’eau — les noix de coco ou les sargasses peuvent voyager sur des milliers de kilomètres. Ou encore grâce au vent. « Pour le pollen du pin, ça peut être plusieurs centaines de kilomètres, et d’ailleurs, sur le pollen du pin maritime, on peut observer deux ballonnets, remplis d’air, qui permettent de s’envoler plus facilement encore. » Plantes xénophobes D’autres ont des migrations plus modestes, mais quotidiennes. C’est le cas du phytoplancton , dans la mer, pour rechercher la lumière. « On a des algues unicellulaires qui vont être capables de migrations journalières, en lien avec la lumière. Elles descendent dans la colonne d’eau quand il fait nuit et remontent quand il fait jour pour effectuer la photosynthèse. » Mais face aux migrations, il y a des comportements xénophobes. « La conquête d’un milieu, c’est prendre la place, et il ne faut pas que les autres viennent à côté, souligne Mélissa Portes. C’est le cas de la piloselle. Par ses racines, elle va dégager des toxines qui empêchent les autres plantes d’approcher. » Parfois les plantes ressemblent à des humains... À lire dans C'est dans ta nature Autant en emporte le vent…
 
Les chouettes et les hiboux, qui chassent principalement la nuit, ont développé une vision et une ouïe remarquables. Le photographe Aurélien Agnus nous emmène au plus près de ces oiseaux de nuit. Dans la famille des strigidés, on demande la chouette et le hibou. L’une n’est pas la femelle de l’autre. Mais comment différencier ces rapaces nocturnes qu’on rencontre presque partout sur la planète (plus de 200 espèces recensées) ? Il suffit de regarder la présence éventuelle des aigrettes, « ces petites touffes de plumes qu’on peut voir sur le haut de la tête. Ce ne sont pas des oreilles, contrairement à ce qui est communément pensé. Les hiboux portent des aigrettes, et les chouettes n’en ont pas », explique le naturaliste et photographe Aurélien Agnus, qui publie un livre, Chouettes et hiboux, les yeux dans les yeux (édité par Delachaux et Niestlé, avec la LPO, la Ligue pour la protection des oiseaux). C’est le portrait fascinant d’un hibou des marais que le photographe a choisi en couverture, deux yeux jaunes et leurs pupilles noires, transperçant, sa « rencontre la plus émouvante avec un rapace nocturne ». « C’était un matin d’hiver où il faisait très froid, les oiseaux étaient encore en chasse, alors qu’en général ils chassent davantage le soir que le matin. Et cet oiseau-là, plus confiant que les autres, est venu se poser de lui-même à cinq ou six mètres de moi, alors que j’étais allongé dans les hautes herbes. S’ensuit ce face-à-face, vraiment les yeux dans les yeux. » À écouter aussi Pourquoi les chouettes effraient ? Vision nocturne Les yeux des rapaces nocturnes, contrairement à nous, sont immobiles, mais grâce à leurs vertèbres cervicales, deux fois plus nombreuses que chez les humains, leur angle de vision atteint 270 degrés. Le jour comme la nuit. « Par une quantité de photorécepteurs, ils ont une faculté à augmenter leur puissance lumineuse bien plus que la nôtre, précise Aurélien Agnus. Très souvent, la simple lumière des étoiles ou d’un clair de lune leur suffit pour chasser. » Mais comme le montrent les dizaines et les dizaines de photos d’Aurélien Agnus, qui nous fait pénétrer dans l'intimité des oiseaux et refuse l’utilisation du flash pour ne pas les perturber, les rapaces nocturnes sont parfois visibles également de jour, à l’aube ou au crépuscule. « Cela dépend de pleins de facteurs (la nourriture, le temps, le gel, la neige…) qui font qu’ils vont choisir de sortir une ou deux heures avant la tombée du jour ou après le lever du soleil. » Chasse à l'ouïe Mais plus que leur vue développée pour la chasse nocturne, c’est leur ouïe qui fait la différence. « Des études ont montré qu’une chouette comme l’effraie des clochers a une ouïe dix fois supérieure à la nôtre. Autre exemple, celui de la chouette lapone, qui vit dans le Grand Nord, dans la taïga : elle est capable de détecter acoustiquement une proie à 50 ou 60 mètres sous 50 centimètres de neige ! » Ces oiseaux de nuit, chasseurs imparables, ont longtemps été haïs ou vénérés, selon les époques et les civilisations. Dans la mythologie grecque, la déesse de la sagesse, Athéna, était toujours représentée avec une chouette. Mais les rapaces nocturnes ont eu aussi mauvaise réputation en Europe, particulièrement au Moyen Âge, avec son lot de légendes.« On a très longtemps pensé qu’un oiseau de la taille d’une effraie (une trentaine de centimètres) était capable d’enlever un jeune agneau ou un jeune enfant », raconte Aurélien Agnus. Leurs habitudes nocturnes, la proximité avec les cimetières qui abondent de proies et où ils peuvent s’abriter, n’ont pas contribué à leur popularité. Le photographe souligne aussi que l’effraie des clochers émet « un cri pas très joli à l’oreille. Je vous laisse d’ailleurs faire le lien entre l’effraie des clochers et le verbe effrayer… » Mais n'ayez pas peur, c'est très chouette, les hiboux !…
 
C'est une famille de plantes aux qualités nutritionnelles remarquables et dont la culture respecte l’environnement. (Rediffusion du 11/02/2024) Vous en avez forcément mangé : pois chiches, pois bambara, petits pois, niébés, haricots, soja, lentilles, ou cacahuètes. Autant de graines, de fruits, produits par une même famille de plantes, les fabacées, plus connues sous le nom de légumineuses (ou légumes secs). Elles sont parmi les premières plantes que les humains ont domestiquées, et depuis 2016, « année des légumineuses », les Nations unies leur consacrent chaque 10 février une Journée internationale. Les légumineuses possèdent un superpouvoir : elles sont capables de produire l’azote indispensable à leur développement. « Elles ont sur leurs racines des nodosités qui abritent un système bactérien qui permet de capter l’azote de l’air, parce qu’il y a de l’air qui circule dans le sol », explique Michel Duru, directeur de recherche, chargé de missions à l’Inrae, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, à Toulouse dans le sud-ouest de la France. « Elles ont la propriété de transformer cet azote neutre en azote réactif ; de l’ammoniac ou des nitrates dont les plantes ont besoin pour leur croissance. » Pas de gaz à effet de serre Il s’agit là d’un système gagnant-gagnant – une symbiose. La plante fournit de l’énergie à la bactérie, qui en retour lui procure l’azote. Les légumineuses n’ont donc pas besoin d’apport d’engrais pour pousser. Ce qui engendre moins de gaz à effet de serre que des cultures classiques. « En gros, il faut l’équivalent d’un litre de pétrole pour fabriquer un kilo d’engrais. De plus, quand on épand cet engrais chimique, une partie se volatilise sous forme de protoxyde d’azote qui a un pouvoir de réchauffement global 320 fois supérieur au gaz carbonique », précise Michel Duru. Bonnes pour la santé de la planète, les légumineuses sont bonnes aussi pour la santé des humains. Elles contiennent autant de protéines que la viande, le poisson ou les œufs. Elles sont aussi riches en fibres et en antioxydant. Seul bémol, un déficit en acides aminés qu’on peut résorber en associant une légumineuse à une céréale. Par exemple : un plat de pois chiches et couscous, ou des lentilles et du riz. Un aliment d’avenir Malgré toutes ces qualités, la consommation de légumineuses a drastiquement diminué en Europe, au XXe siècle, au profit de la viande, ce signe extérieur de richesse, riche en émissions de CO2. Face à la crise climatique, les légumineuses ont quelques atouts. En France, « on mène actuellement des tests pour cultiver des légumineuses qu’on trouve en Afrique, relève Michel Duru. C’est quelque chose qui commence à germer : l’idée de prendre en compte les savoir-faire africains et notamment les espèces et les variétés qui sont adaptées à des climats beaucoup plus secs et chauds que celui que nous avons, que nous allons donc avoir dans le futur. » Le monde est en train de changer, l’alimentation aussi.…
 
Le plus vieil arbre au monde, et l'un des plus grands êtres vivants de la planète, pousse aux États-Unis. Un peuplier faux-tremble qui se développe depuis 80 000 ans par reproduction végétative. Un grondement, des craquements... C'est un son qu'on n'avait jamais entendu : les vibrations des racines et des millions de feuilles d’un arbre, enregistrées par l'artiste américain Jeff Rice, grâce à un micro posé dans la terre, sur une racine. Et ce n'est pas n'importe quel arbre : Pando, le nom qu'on a donné à un peuplier faux-tremble qui pousse dans l'Utah, aux États-Unis . Un arbre qui est aussi une forêt. Une colonie de clones Plus de 40 000 troncs émergent sur 43 hectares, tous issus d’un seul arbre, grâce à la reproduction végétative, quand l'arbre produit ses propres clones par drageonnage. « La plante peut émettre, à partir des racines, des prolongations qui émergent du sol et font une nouvelle plante, tout à fait similaire aux précédentes, puisque c’est le même patrimoine génétique, explique André-Jean Guérin, le coauteur d'un livre dont Pando est le narrateur, Des forêts, des arbres et des hommes (éditions EDP sciences). C’est comme cela qu’un individu comme Pando peut arriver à démultiplier le nombre de ses représentants, en quelque sorte. Chacun des arbres, en réalité, ne vit pas forcément très longtemps, 100 ou 150 ans maximum. Mais au total, cette colonie dure, paraît-il, depuis 80 000 ans. » À lire aussi COP16: ce que la biodiversité (r)apporte à l'humanité Menacé par les cervidés Pando est ainsi le plus vieil arbre au monde. Mais pas forcément immortel, menacé par l'affluence des touristes, qui piétinent le sol et empêchent l'émergence de nouveaux drageons. Menacé surtout par des prédateurs. « Les grands mammifères herbivores sauvages boulottent les jeunes troncs de Pando, parce que les grands prédateurs carnivores ont été écartés de sa proximité. Lorsque Pando était plus jeune, il y avait encore des tigres à dents de sabre, un redoutable prédateur carnivore qui faisait fuir les cerfs, les rennes et les autres animaux qui pouvaient s’en prendre aux jeunes pousses de Pando, raconte André-Jean Guérin. Aujourd’hui, ils n’y sont plus, donc les avis autorisés qui ont étudié Pando considèrent qu’il est plutôt sous la menace et plutôt dans une phase de fin de vie. Mais ça peut durer encore des milliers d’années, bien plus que nous ! » Contrairement, à nous, humains, Pando n'a besoin de personne pour se reproduire.…
 
C’est une stratégie de protection du vivant : la sauvegarde de quelques espèces, comme les tigres ou les éléphants, bénéficie, par ricochet, à une multitude de plantes et d’animaux. Une espèce parapluie, quésaco ? Ce n’est pas une protection contre la pluie, mais une stratégie de protection de la nature, une métaphore. « C’est en référence à la forme du parapluie, une forme qui descend d’un sommet pointu vers une base large, explique Yann Laurans, le directeur du pôle biodiversité terrestre au WWF France, le Fonds mondial pour la nature. Une espèce parapluie est une espèce dont la protection permet de protéger beaucoup d’autres espèces au-dessous d’elle dans le système écologique. » Éléphant sauvé et sauveur Il s’agit d’une espèce emblématique, et charismatique, qui vit sur un vaste territoire, comme le tigre , la baleine ou l’éléphant. « Pour protéger l’éléphant d’Afrique, on essaie de lutter contre le braconnage. On essaie de sauvegarder la forêt, son habitat. Ce qui bénéficie aussi au gorille ; le gorille est très timide, donc il lui faut des forêts assez grandes et bien préservées. De la même manière, l’éléphant, et notamment l’éléphant de forêt, a cette capacité de créer des clairières, qui ont un grand intérêt pour beaucoup d’animaux, comme le bongo, un grand mammifère herbivore qui ressemble à une antilope — ça va permettre à l’herbe de pousser. Enfin, l’éléphant a la capacité de disséminer les graines d’un certain nombre d’arbres, dont le mukulungu, un arbre assez menacé. Il les mange entières et les rejette sous forme d’excréments riches en nutriments, qui permettent à la graine de survivre dans les premières semaines de sa vie. » À lire aussi Des animaux contre la crise climatique Panda mignon Le WWF, créé en 1961 pour récolter des dons pour protéger la nature, s’était choisi comme emblème une espèce parapluie, le panda, ce nounours noir et blanc qu’on voudrait prendre dans ses bras. « C’est vrai que c’est plus facile de convaincre les gens de nous aider pour protéger un animal aussi mignon que le panda ou aussi beau que le tigre, reconnaît Yann Laurans. C’est beaucoup plus facile que de dire : “Écoutez, on a un programme pour préserver le ver de terre .” L’avantage, c’est qu’en protégeant celui qui attire l’attention, parce qu’il est beau ou fascinant, on peut aussi protéger tous les autres, y compris ceux qui sont beaucoup moins sympathiques et qui sont extrêmement utiles. » Une espèce parapluie est un rayon de soleil pour la biodiversité. La question de la semaine À lire aussi Ruses de plantes : tromper pour (mieux) se reproduire…
 
Le ravenal est l'une des plantes emblématique de la Grande Île, spectaculaire. Et contrairement à ce que son nom indique, ce n'est pas un arbre, mais plutôt une herbe, géante. C’est une plante qui ne porte pas très bien son nom. L’arbre du voyageur, l’emblème de Madagascar , avec ses feuilles qui forment un éventail géant dans les paysages malgaches, doit bien son appellation à sa sève qui désaltère les voyageurs. Mais ce n’est pas un arbre, comme nous l’explique Denis Larpin, le responsable des collections végétales tropicales au Museum national d’histoire naturelle à Paris : « Le tronc, qui n'en est pas un, est formé par la base des feuilles, précise le biologiste au pied d’un arbre du voyageur, dans la Grande serre du Jardin des plantes . Vous avez derrière vous d'ailleurs des bananiers aussi géants. Ce ne sont pas non plus des arbres. En fait, ce sont des herbes, géantes. Il n'y a pas de bois, il n'y a pas les tissus qui composent le bois des arbres, avec leur rigidité, leur stabilité. C'est un autre type de développement. » Ravenala madagascariensis , son nom scientifique, est donc une herbe géante, et on a découvert en 2021 qu'il existait en fait cinq autres espèces du ravenala , son nom malgache. « Ce sont des petits détails, en fait, complétés par l'analyse ADN, explique Denis Larpin. Cela ne saute pas aux yeux, mais il y a de vraies différences. Il y a l'arbre du voyageur ? mais en fait il y a les arbres du voyageur à Madagascar. » Une plante endémique Résultat, on n'est plus très sûr de l'identité du ravenal qui se dresse devant nous. « Il y a une quinzaine de jours, tout là-haut, on a vu son inflorescence se développer, très imposante, avec des fleurs blanches. Elle a été récupérée. Il y a une mise en herbier, une mise en alcool, et les scientifiques sont en train de l'étudier pour voir si celui-là correspond bien à l'arbre d'origine, le ravenal habituel. » L’arbre du voyageur est endémique à Madagascar, comme huit plantes sur dix de la Grande île. Et l’explication de cette richesse se trouve dans l’histoire de la formation de Madagascar. « L'isolement géographique de l'île est très ancien, séparée du continent africain autour de 150 millions d'années, et de l'Inde autour de 90 millions d'années, détaille Denis Larpin. Donc cela a permis une adaptation des plantes aux différents milieux. Elles ont évolué en vase clos et, au fil du temps, cela a créé de nouvelles espèces. »…
 
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