6 minutes avec Miren Bengoa, directrice de la Chaîne du Bonheur
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La Chaîne du Bonheur appelle aux dons pour l'Ukraine. Elle a utilisé la quasi totalité des près de 138 millions de francs de dons reçus depuis 2022, mais elle peine à en récolter de nouveaux. Ce qui pourrait mettre en péril son action sur place. Miren Bengoa, la directrice de la Chaîne du Bonheur, était invitée de Béatrice Rul, à 7h30, sur Radio Lac.
Vous tirez la sonnette d’alarme car vous avez presque utilisé la totalité des dons destinés à l’Ukraine. Il y a urgence…
"Il y a plus que jamais urgence. L'Ukraine est encore en guerre et nous avons fait en sorte d'appuyer un maximum d'ONG, il y en a plus de 15 qui agissent depuis trois années sur le terrain et ce sont presque 5 millions de personnes qui ont pu être aidées grâce aux dons de la Suisse".
Vous revenez tout juste d'Ukraine, quelle est la situation sur place ?
"Elle est encore très dramatique, le front est très actif, beaucoup de populations se déplacent à cause des combats et dans les grandes villes. Les conditions de vie se sont dégradées de façon drastique à cause de l'insécurité, également parce que l'économie va mal et que les familles sont disloquées. La mobilisation des hommes, les femmes se retrouvent seules en charge des enfants, des personnes âgées, la situation réellement est dramatique et j'en peux entièrement témoigner".
Comment les ONG sur place réussissent à faire leur travail ?
Les ONG que nous soutenons œuvrent avec énormément d'acharnement pour d'abord se rapprocher des zones les plus gravement touchées en apportant une aide alimentaire, en réhabilitant aussi vite que possible les lieux d'habitation parce qu'il fait très froid. Quand j'y étais il faisait déjà moins 8 la nuit donc évidemment quand des vitres sont cassées il faut pouvoir vite les réparer, apporter aussi une protection et un appui psychosocial parce que cette terreur constante que vivent les gens dans un pays en guerre affecte toutes les générations et malheureusement pour très longtemps donc les dons seront nécessaires sur le long terme."
Vous évoquez une aide psychosociale, quel est justement l'état d'esprit des Ukrainiens après trois ans de guerre ?
"Tout d'abord j'aimerais saluer leur courage et leur résilience parce que toutes les personnes avec lesquelles nous avons échangé démontraient non seulement une velléité de rester droit debout, de continuer à vivre quasi normalement malgré cette situation dramatique tout en faisant face effectivement à une incertitude très très forte aujourd'hui sur les perspectives de développement de ce conflit. Les ONG bien sûr sont tributaires de financement qui aujourd'hui ont été largement mis en cause. Nous sommes très préoccupés parce que cela aura des impacts immédiats sur l'aide apportée au quotidien mais également sur le long terme sur la capacité même du secteur humanitaire à faire face à des besoins qui sont en grande croissance. On est dans un paradoxe absolu, il y a de plus en plus de besoins humanitaires sur le terrain et on coupe les financements et on se retrouve dans des situations de devoir réduire les effectifs et couper dans les projets"
Avec IA.
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