Player FM - Internet Radio Done Right
102 subscribers
Checked 11h ago
Adăugat nine ani în urmă
Content provided by France Médias Monde. All podcast content including episodes, graphics, and podcast descriptions are uploaded and provided directly by France Médias Monde or their podcast platform partner. If you believe someone is using your copyrighted work without your permission, you can follow the process outlined here https://ro.player.fm/legal.
Player FM - Aplicație Podcast
Treceți offline cu aplicația Player FM !
Treceți offline cu aplicația Player FM !
Le grand invité Afrique
Marcați toate (ne)redate ...
Manage series 127992
Content provided by France Médias Monde. All podcast content including episodes, graphics, and podcast descriptions are uploaded and provided directly by France Médias Monde or their podcast platform partner. If you believe someone is using your copyrighted work without your permission, you can follow the process outlined here https://ro.player.fm/legal.
Du lundi au samedi, Christophe Boisbouvier reçoit un acteur de l'actualité africaine, chef d'État ou rebelle, footballeur ou avocate... Le grand invité Afrique, c'est parfois polémique, mais ce n'est jamais langue de bois.
113 episoade
Marcați toate (ne)redate ...
Manage series 127992
Content provided by France Médias Monde. All podcast content including episodes, graphics, and podcast descriptions are uploaded and provided directly by France Médias Monde or their podcast platform partner. If you believe someone is using your copyrighted work without your permission, you can follow the process outlined here https://ro.player.fm/legal.
Du lundi au samedi, Christophe Boisbouvier reçoit un acteur de l'actualité africaine, chef d'État ou rebelle, footballeur ou avocate... Le grand invité Afrique, c'est parfois polémique, mais ce n'est jamais langue de bois.
113 episoade
Toate episoadele
×Le 17 février, vous entendiez sur RFI le député d’opposition centrafricain Dominique Yandocka - au micro de Christophe Boisbouvier - évoquer notamment son incarcération d'un an en 2024, au cours de laquelle il affirme avoir été empoisonné. Aujourd'hui, Dominique Yandocka est encore sous le coup d’une condamnation pour « délit de complot ». Notre Grand invité Afrique ce matin est Mathurin Dimbélé Nakoé, le chef de file de la majorité présidentielle au sein de l'Assemblée nationale centrafricaine. Il revient sur cette affaire et sur une disposition de la nouvelle Constitution, interdisant aux binationaux de concourir pour la magistrature suprême. Mathurin Dimbélé Nakoé répond aux questions de Liza Fabbian.…
En Côte d’Ivoire, la France va restituer, ce jeudi 20 février, la base occupée par le 43e bataillon d’infanterie de marine (Bima) aux autorités ivoiriennes. Ce camp militaire, situé dans la commune de Port-Bouët, deviendra le camp Thomas-d’Aquin-Ouattara, du nom du premier chef d'état-major de l’armée ivoirienne. Une cérémonie officielle sera organisée en présence des deux ministres de la Défense. Cette rétrocession intervient après deux ans de discussions entre les deux parties. Que va devenir ce camp militaire ? Quelles orientations la coopération militaire entre les deux pays va-t-elle prendre ? Et quid de la coopération avec les autres partenaires internationaux dans le domaine de la sécurité ? Téné Birahima Ouattara, ministre d’État, ministre ivoirien de la Défense, est le Grand invité Afrique de RFI ce matin. Il répond aux questions de notre correspondante à Abidjan, Bineta Diagne. RFI : La rétrocession du 43ᵉ Bima est un symbole fort. Qu'attendez-vous aujourd'hui de la coopération militaire avec la France ? Téné Birahima Ouattara : C'est un sujet dont nous discutons avec la partie française depuis deux ans, depuis 2023. Nous sommes convenus d'avoir un nouveau partenariat. Nous proposons de consolider la coopération de nos forces conventionnelles, de renforcer l'appui de la partie française dans le partenariat avec la Côte d'Ivoire en ce qui concerne le volet renseignement et puis le volet aussi des forces spéciales. Et enfin de contribuer à la montée en puissance de l'armée de l'air de Côte d'Ivoire. Une centaine de militaires français devraient rester pour assurer des formations. Quels sont les besoins spécifiques de l'armée ivoirienne ? Les besoins sont nombreux, je dirais. Voici comment est-ce qu'on pense organiser le 43ᵉ Bima. Nous allons créer un centre d'aguerrissement. Nous avons besoin, avant de projeter nos soldats dans les opérations des Nations unies, de les former. Jusque-là, ces formations se faisaient dans des coins assez reculés. Nous pensons que le 43ᵉ Bima correspond parfaitement à des infrastructures qui correspondent à la formation. Nous avons déjà créé un partenariat avec la France, une école de communication au niveau des armées, ce qui est important, et nous avons l'intention aussi d'y installer un certain nombre de bataillons ivoiriens dans le camp. Quelle est la contrepartie à cette coopération ? La coopération militaire continue avec la France. Il n'y a pas de rupture en réalité parce qu’une équipe de l'armée de l'air, la France va s'installer à Bouaké, par exemple, où il y a des infrastructures appropriées pour la formation des pilotes ivoiriens. Donc la coopération continue en réalité, la France a voulu réarticuler son dispositif en Afrique. On ne peut que donc aller dans ce sens. Mais la coopération continue. A Munich, vous avez eu un entretien avec le commandant d'Africom. Est-ce que l'administration de Donald Trump vous paraît disposée à reconduire le soutien des États-Unis en matière de formation et d'équipement des armées ivoiriennes ? J'ai indiqué au responsable d’Africom, le général Langley, que nous avions quelques inquiétudes parce que nous avions un plan de formation avec les États-Unis qui a dû connaître un ralentissement à partir donc des instructions depuis Washington. Il m'a rassuré. Il m'a rassuré pour me dire que la Côte d'Ivoire constituait quand même un pays important. Et c'est une évaluation qui se fera faîte très rapidement. Et la coopération devrait continuer normalement. En décembre, deux gendarmes ivoiriens qui étaient détenus à Ouaga depuis plusieurs mois ont pu être libérés grâce à la médiation du Togo. Le soldat et le VDP burkinabé sont aussi rentrés chez eux. Passé cet épisode, est-ce que les discussions avec votre homologue burkinabé de la Défense ont pu reprendre ? Le Burkina et la Côte d'Ivoire ont une histoire commune. Nous sommes tellement liés. Nous avons des populations qui sont de part et d'autre (de la frontière, ndlr) qui parlent la même langue. C'est un certain nombre de choses qui font que la Côte d'Ivoire ne peut pas se fâcher avec le Burkina et vice versa. Donc il peut y avoir des incompréhensions, mais très rapidement, ces incompréhensions sont levées. Et puis la vie continue. Je pense qu'il n'y a pas de problème a priori. Vous parlez justement de la frontière. Est-ce que les discussions sur la délimitation de la frontière qui est commune ont pu reprendre ? Oui, effectivement, à Bobo-Dioulasso aujourd’hui, les discussions ont repris pour essayer d'arriver à une délimitation des frontières. On s'est fixé un calendrier qui devrait prendre fin à la fin du mois de juin. Est-ce que vous êtes volontaire pour essayer de relancer les discussions autour de la mise en place de patrouilles mixtes entre le Burkina et la Côte d’Ivoire ? On l'a toujours souhaité. On l'a toujours souhaité. La partie burkinabé nous avait donné des assurances dans ce sens-là, mais pour le moment, ce n'est pas effectif. Mais c'est notre souhait parce que ça permettrait de vraiment régler un problème : cela permettrait à la Côte d'Ivoire de nettoyer le nord ivoirien ; et cela permettrait au Burkina de nettoyer le sud du Burkina. Mais pour le moment, ce n'est pas effectif. La dernière opération que nous avons menée ensemble date de 2021. Depuis, donc, nous n'avons pas encore pu mener d'opération ensemble, mais j'ai bon espoir qu'on puisse y arriver quand même. Une question politique maintenant. Début janvier, à l'occasion des vœux au corps diplomatique, le président de la République a dit qu'il n'avait pas encore pris sa décision concernant le scrutin d'octobre prochain. Pensez-vous qu'il veut y aller ? Posez la question au président de la République.…

1 Dominique Yandocka: Bangui «a tout fait pour salir mon casier judiciaire pour que je devienne inéligible» 8:21
En République centrafricaine, le député d’opposition Dominique Yandocka veut contribuer au combat pour une véritable alternance lors de la présidentielle de décembre prochain. Dominique Yandocka revient de loin. Il a passé toute l’année 2024 en prison, où il affirme avoir été empoisonné. Après trois grèves de la faim, il en est ressorti. Mais il reste sous le coup d’une condamnation pour « délit de complot ». De passage à Paris, le leader politique du mouvement Initiative pour la transformation de l’action (Ita), répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous avez été emprisonné à Bangui pendant un an, comment s'est passée votre détention ? Dominique Yandocka : J'ai été enlevé le 15 décembre 2023 sur instruction ferme du président de la République, Faustin-Archange Touadera, sans faire mention de mon immunité parlementaire. Est-ce que vous avez été maltraité pendant votre année de prison ? Alors, sur le plan physique, non, mais plutôt sur le plan sanitaire. Sur une année, j'ai passé près de neuf mois en fauteuil roulant, je suis sorti avec des séquelles, j'ai été victime d'un empoisonnement. Le 9 février 2024, j'étais victime d'un malaise, on m'a transféré à l'hôpital militaire. Et le 12 février, j'ai été ramené à la prison manu militari, c'est à ce moment, dans la bousculade, qu'on m'a fait assimiler un produit dont j'ignore la provenance, et ça m'a valu 36 heures de coma. Il a fallu qu'on m'administre des remèdes et c'est ça qui m'a fait vomir plusieurs fois et j'ai repris connaissance. Et vous avez fait une grève de la faim ? J'ai fait trois grèves de la faim pour protester contre la non prise en charge de mon état de santé et aussi pour protester contre mon arrestation, parce que tout ça a été l'instrument d'une machination orchestrée de toute pièce, depuis la présidence de la République. Pourquoi avez-vous été arrêté, à votre avis ? Tout simplement parce que le pouvoir me redoute. Donc, ils ont tout fait pour que je sois arrêté. Que mon casier judiciaire soit sali pour que je devienne inéligible à toutes les élections. À lire aussi Centrafrique: vague d'indignation après l'arrestation d'un député de l'opposition Oui, mais vous n'êtes pas le seul opposant en République centrafricaine ? Vous savez, je suis d'accord avec vous que je ne suis pas le seul opposant, mais en attendant, je suis de l'opposition et je suis député du 4e arrondissement. De Bangui ? De Bangui bien sûr. Et les gens redoutent que je puisse pousser la barre un peu plus haut. Alors au bout d'un an de prison, vous avez été condamné à précisément un an de prison, ce qui vous a permis de sortir juste après Noël. Votre libération, Dominique Yandocka, est-ce que c'est la preuve que la justice n'est pas aux ordres du pouvoir politique, ou qu’au contraire, c'est à la suite d'une décision politique ? Je salue ici le courage de certains magistrats qui ne défèrent pas devant la pression politique, mais qui ont voulu trouver un arrangement pour que je n'écope pas d'autres peines d'emprisonnement supplémentaires. Ils ont jugé utile de trouver le juste milieu pour me faire sortir au bout d'un an et 11 jours. Je salue d'abord leur bravoure, malgré la pression politique qui était sur eux, ils ont su quand même faire un jugement à la Salomon. Un jugement à la Salomon, dites-vous. Suite à cette condamnation, vous êtes aujourd'hui libre, mais sous le coup de ce jugement et vous continuez à clamer votre innocence, qu'est-ce que vous allez faire ? Mes conseils ont fait un pourvoi en cassation. Et tant que la Cour de cassation ne se prononce pas, je reste et je demeure dans tous mes droits. Alors cela dit, Dominique Yandocka, vous êtes binational. À la fois de nationalité centrafricaine et de nationalité française. Et du coup, a priori, vous n'êtes pas éligible à la présidentielle de décembre prochain. Est-ce que vous pensez quand même à cette élection ? Vous savez, pour l'instant, ce n'est pas d'actualité. Je suis député de la nation, je me concentre sur mon mandat aujourd'hui. En tant que député de la nation, le jour viendra où le peuple centrafricain me fera confiance, et voudrait que je pousse un peu la barre plus haute, je le ferai et je suis prêt aujourd'hui à contribuer pour qu’il y ait une vraie alternance dans notre pays. En juillet 2023, vous avez appelé au boycott du référendum sur la nouvelle Constitution, notamment parce qu'elle permet aujourd'hui au président Touadéra de se présenter à un troisième mandat. Du coup, est-ce que vous allez appeler au boycott de la présidentielle du mois de décembre prochain ? En 2023, j'ai bien appelé à boycotter le référendum constitutionnel, tout simplement parce qu'il y avait des dispositions qui me semblent discriminatoires. Par exemple, toute personne qui détient la double nationalité ne peut plus prétendre à la magistrature suprême ou à diriger les hautes fonctions de la République. Et ça a été fait à dessein, parce que le président Touadera n'accepte pas qu'il y ait de la concurrence. C'est une disposition qui écarte de fait Anicet-Georges Dologuélé, Crépin Mboli-Goumba et vous-même ? Oui, mais notre pays sort de très très loin et nous n'allons pas nous permettre encore qu'il y ait une autre division, pour assouvir le besoin d'un seul clan ou d'un seul homme. C'est pour cette raison que je crois formellement qu'il va y avoir l'ouverture d'un dialogue pour que nous puissions discuter sur des points de divergence par rapport à cette Constitution et donner la chance à tous les Centrafricains d’aller compétir. À lire aussi Centrafrique: les premiers appels en vue d'une nouvelle candidature du président Touadéra se font entendre…

1 «On aurait voulu voir l'Union africaine mettre l'accent sur les graves conflits dans toutes les réunions internationales» 4:30
L’Union africaine à la croisée des chemins. Alors que s’ouvre le 38e sommet des chefs d’État, l'organisation est de plus en plus critiquée pour son impuissance face aux conflits et crises qui se multiplient sur le continent. Comment expliquer sa faiblesse, et relever ces défis ? Pour en parler, Liesl Louw-Vaudran, chercheuse à l’International Crisis Group (ICG) et spécialiste de l'UA. RFI : Lors de son premier discours d'adieu, mercredi, Moussa Faki Mahamat a invité les chefs d'État de l'Union africaine à se ressaisir. Il s'est montré inquiet pour la survie de l'organisation. Est-ce que le rêve d'une institution panafricaine forte est menacé aujourd'hui ? Liesl Louw-Vaudran : C'est vrai que nous voyons, ces dernières années, des États qui ne voient franchement pas l'intérêt de l' Union africaine pour eux, même pour les processus de paix. Donc, ce sont des organisations régionales qui, pour la plupart, gèrent les conflits dans leur région. Nous avons six États suspendus de l'Union africaine à cause des coups d'État. Il y en a peut-être un ou deux qui vont éventuellement revenir. Mais surtout, les États de l'AES, maintenant, sont isolés et nous voyons que le dialogue entre l'Union africaine et ses États ne sont pas vraiment entamés. Donc, je pense que l'Union africaine de son côté n'a pas montré vraiment son efficacité. Comment expliquer cet affaissement ? On peut critiquer Moussa Faki Mahamat et son staff de ne pas avoir été vraiment en avance, par exemple sur le conflit du Soudan , c'est le conflit avec l'impact humanitaire le plus grave au monde, mais on n’en parle pas. Au minimum, on aurait voulu voir l'Union africaine mettre l'accent sur ces graves conflits dans toutes les réunions, à l' ONU , dans les réunions internationales. Mais aussi, bien sûr, nous sommes dans un contexte international où le multilatéralisme est en crise, donc ce n'est pas totalement la faute de l'Union africaine, mais d'autres facteurs internationaux. À lire aussi Union africaine : Moussa Faki Mahamat se retire sur un bilan en demi-teinte Est-ce que l'élection de Donald Trump aux États-Unis rend l'Union africaine encore plus seule face à tous ces défis ? C'est vrai que c'est très inquiétant parce que c'est un peu imprévisible. On ne sait pas quel va être l'impact, par exemple, sur la force de l'Union africaine en Somalie qui dépend beaucoup des financements de l'ONU, et les États-Unis sont un grand financement du budget des opérations de paix de l'ONU. Ça peut avoir un impact, mais ça ne va pas vraiment avoir un impact direct sur l'Union africaine en tant qu’organisation. Au cœur de ce sommet, il y a bien sûr le conflit dans l'est de la RDC, avec un risque de déflagration régionale. Le Conseil paix et sécurité a entériné, hier, la fusion des processus de Luanda et Nairobi. Est-ce que c'est une bonne idée ? C'est une bonne idée s'il n'y a pas trop d'initiatives parallèles, trop de médiateurs, et l'inquiétude, c'est un peu que le processus de Luanda ne disparaisse parce que l’EAC, à un moment donné, voulait un peu que le processus de Nairobi soit le seul processus, donc convaincre la RDC de dialogue avec le M23 . Mais nous pensons aussi, c'est aussi important, c'est le processus de Luanda, parce que c'est le dialogue entre la RDC et le Rwanda , qui aujourd'hui le Rwanda soutient le M23. À lire aussi Est de la RDC : une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'UA «électrique» Mercredi, le Rwanda a échoué à obtenir le poste au sein du Conseil paix et sécurité que le pays briguait. Le Rwanda est arrivé troisième, derrière l' Éthiopie et la Somalie. Est-ce qu'il faut y voir une forme de sanction de la part des États membres ? C'est possible. C'est vrai que le Congo RDC est toujours membre pour deux ans, donc si le Rwanda s'était joint au Conseil de paix et de sécurité, ça aurait été une opportunité pour le Rwanda d’éventuellement bloquer d'autres initiatives du Conseil de paix et de sécurité. Le Rwanda, depuis beaucoup d'années, est très influent, ici, à l'Union africaine, surtout le président Paul Kagame , qui gérait les réformes de l'Union africaine. Et donc, on peut voir ça, éventuellement, comme un manque de poids et d'influence. Mais il faut aussi se rendre compte que c'est un jeu, parfois, des États, donc les autres membres peuvent par exemple soutenir un candidat pour un commissaire, on échange un vote au CPS. Donc, on ne peut pas toujours déduire que, par exemple, un pays a perdu de l'influence parce qu'il a pu gagner ailleurs, mais quand même, je pense que le Rwanda ne devrait pas être content de ne pas avoir été élu.…

1 Gabon: la candidature d’Oligui Nguema «est souhaitée par le peuple gabonais» selon François Ndong Obiang 12:33
12:33
Redare mai Târziu
Redare mai Târziu
Liste
Like
Plăcut12:33
Au Gabon, la popularité du président de la transition, le général Oligui Nguema, est-elle en train de s'effriter ? « Oui », affirmait hier notre invité, le syndicaliste Jean-Rémy Yama. « Non », répond ce matin François Ndong Obiang, qui est le premier vice-président de l'Assemblée nationale et qui affirme que 70 % des Gabonais soutiennent l'ancien officier putschiste du 30 août 2023. La présidentielle, c'est dans deux mois, le 12 avril, mais aucun poids lourd n'a encore annoncé sa candidature. Que fera le général Oligui Nguema ? De passage à Paris, le premier vice-président de la Chambre répond à Christophe Boisbouvier. RFI : On est à moins de deux mois de la présidentielle et le général Brice Oligui Nguema reste muet sur ses intentions. Est-ce à dire qu'il hésite à être candidat ? François Ndong Obiang : Non, je ne pense pas qu'il y ait d’hésitations. Nous sommes dans les temps. Je pense que s'il a la volonté et la détermination d'être candidat, il annoncera sa candidature dans les jours prochains. Je pense que d'ailleurs cette candidature est souhaitée par le peuple gabonais, parce qu'il a commencé quelque chose qui a été perçu comme un profond changement. Et donc vous pensez qu'il annoncera sa candidature d'ici à la fin de ce mois de février ? Oui, nous sommes à deux mois, nous sommes le 14 février aujourd'hui, il faudra effectivement que, dans les jours qui viennent, monsieur Oligui se prononce sur sa candidature. Alors vous-même, François Ndong Obiang, vous avez appelé à voter « oui » à la nouvelle Constitution, c'était au mois de novembre dernier. Vous êtes député, premier vice-président de l'Assemblée nationale, est-ce que vous soutiendrez son éventuelle candidature ? Oui, nous partageons cette vision. Nous partageons une vision de tranquillité, une vision de prospérité et une vision de rupture apaisée. Vous savez, le Gabon vit une transition spécifique où il n'y a pas eu d'emprisonnement et de chasse aux sorcières, et où le chronogramme qui a été arrêté en septembre 2023 est suivi et respecté. Donc, si nous marchons dans cette voie, je suis prêt à continuer à soutenir cette logique et probablement la candidature de monsieur Oligui quand il se prononcera. Voilà 18 mois que le général Oligui préside la transition. Alors, juste après le putsch, il était très populaire. Mais aujourd'hui, avec les difficultés de la vie quotidienne, avec les pannes d'électricité qui sont nombreuses en ce moment à Libreville, est-ce que vous ne craignez pas que cette popularité s'effondre ? Elle ne peut pas s'effondrer en deçà de 50 % de l'électorat gabonais. Je peux reconnaître effectivement tous les dysfonctionnements sur la SEEG [la société d'électricité - NDLR] qui sont dramatiques, qui sont pénibles pour tous les Gabonais. C'est vrai. Encore que ces problèmes soient là depuis longtemps, la société n'a pas été restructurée. Bon, mais même le bon Dieu a des contradicteurs. Donc, Oligui Nguema, légitimement, devrait avoir des contradicteurs, mais sa popularité ne peut pas être en deçà de 70 % aujourd'hui. On ne peut pas tout faire maintenant, mais ce qui se fait au moins est visible et apprécié par les Gabonais. Donc oui, il peut y avoir des dysfonctionnements avec le courant et l’eau, mais on va réparer tout cela. À lire aussi Au Gabon, la population vit au rythme des délestages d'électricité À la présidentielle d’août 2023, François Ndong Obiang, vous étiez le président de la plateforme Alternance 2023 et donc le premier soutien du candidat Albert Ondo Ossa contre le parti au pouvoir PDG et son candidat Ali Bongo. Or, aujourd'hui, vous êtes aux côtés du PDG pour soutenir le probable candidat Brice Clotaire Oligui Nguema. Pourquoi cette volte-face ? Oh, ce n'est pas une volte-face. Moi, je suis sur mes convictions. Moi, je ne suis pas PDGiste, et je crois que je ne l'ai pas été et que je ne le serai jamais. Mais, par conséquent, on peut avoir des acteurs de ce parti qui sont des hommes convenables et respectables. Donc, si le PDG soutient le candidat Oligui, c’est leur affaire, mais moi, je ne suis pas dans la logique du PDG. Moi, je soutiendrai le candidat Oligui parce que je sais que c'est un homme authentique dont on ne recherche pas l'acte de naissance pendant six jours, qui a une trajectoire scolaire établie et qui a un père et une mère qui sont visibles. À la différence d'Ali Bongo, en fait ? Je ne vous le fais pas dire... Donc, je soutiendrai Oligui pour la vision du bâtisseur qu’il a. Il ne sera pas le candidat du PDG. Au vu des conditions très restrictives de la Charte de la transition et du Code électoral, il y a très peu de figures politiques gabonaises qui seront éligibles ce 12 avril. Est-ce que vous ne craignez pas que le général Oligui se retrouve tout seul comme candidat de poids face à simplement deux ou trois figurants ? Mais il faut justement qu'Oligui ait des candidats contre lui. Il faut que l'élection soit ouverte, sinon on va proclamer autre chose. Bon, attendons voir. Hier, on a entendu sur RFI le syndicaliste Jean-Rémy Yama qui vient de créer son parti et qui semble penser sérieusement à une candidature. Qu'est-ce que vous lui conseillez ? Je lui conseillerai simplement de garder et de conserver ses énergies et de participer à un mouvement collectif qui nous permettrait de capter toutes les capacités qu'il y a de bon dans ce pays pour avancer. Vous lui conseillez de rejoindre la future plateforme pour le candidat Oligui Nguema ? Mais oui, c'est un monsieur courageux. C'est un monsieur qui a souffert dans sa chair. Je pense qu'il ne serait pas bon qu'il se disperse. À lire aussi Présidentielle au Gabon: «C'est un mauvais signal que le président Oligui soit le candidat du PDG»…

1 Présidentielle au Gabon: «C'est un mauvais signal que le président Oligui soit le candidat du PDG» 12:39
12:39
Redare mai Târziu
Redare mai Târziu
Liste
Like
Plăcut12:39
Au Gabon, une élection présidentielle se tiendra le 12 avril prochain. Aucun ténor de la classe politique n'a encore annoncé sa candidature. Ni le général Oligui Nguema, qui préside la transition depuis dix-huit mois, ni aucun de ses opposants. Parmi les candidats possibles, il y a le leader syndicaliste Jean-Rémy Yama, qui vient de créer le PNTP, le Parti national pour le travail et le progrès. Depuis ses 18 mois de prison sous le régime Ali Bongo, l'enseignant-chercheur est populaire au Gabon. Ira-t-il à l'élection ? De passage à Paris, Jean-Rémy Yama répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : On se souvient de vos 18 mois de prison du temps d'Ali Bongo, c'est grâce aux militaires putschistes du 30 août 2023 que vous avez été libéré et que vous êtes devenu sénateur. Mais un an plus tard, tout récemment donc, vous avez appelé à voter contre la nouvelle Constitution, est-ce que ce n'est pas de l'ingratitude ? Jean-Rémy Yama : Mais non, pas du tout. Sinon, moi, je suis un enseignant. La rigueur avec laquelle je corrige la copie d'Ali Bongo est la même rigueur que j'utilise pour corriger la copie du président Brice Oligui Nguema. Donc, ce n'est pas parce qu'on m'a sorti de prison que je vais perdre mes convictions, ma dignité. Je pense que si j'ai été nommé sénateur, c'est pour que j'apporte mon expertise dans la construction de ce pays. Et donc, j'ai voté non à la Constitution, parce que j'estimais que cette Constitution n'était pas bonne. Et pourquoi ? Mais déjà dans la séparation des pouvoirs, et on le voit tout récemment dans l'actualité. Il y a un jeune activiste, pour la publication d'une vidéo, qui a fait deux jours en prison, en détention préventive. C'est une aberration. Cela veut dire que c'est un rétropédalage parce que, lorsqu'on vous met en prison, soit c'est le procureur, soit c’est le juge et, dans les deux cas, je ne connais pas de détention préventive qui mette deux jours. Alors, cela veut dire qu'il y a une intervention du politique et donc il faut arrêter l'intervention du politique dans la justice. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé à voter non, parce que les travers du passé avaient toutes les possibilités encore de revenir. Et c'est la même chose aussi lors du Code électoral où je me suis abstenu. Il y a eu des avancées, certes, mais elles n'étaient pas suffisantes parce qu'on avait l'occasion aujourd'hui de faire un très bon Code électoral, malheureusement, on l'a ratée. À lire aussi «La Constitution qui risque d'être soumise à référendum divise les Gabonais», juge le sénateur Jean-Rémy Yama Qu'est-ce qui vous gêne dans le nouveau code électoral ? Mais déjà, par rapport aux militaires, le fait qu’il y ait quelqu'un en tenue, qui peut maintenant, exceptionnellement pour cette élection, être candidat. Qu'est-ce qui vous gêne dans la candidature probable du général Bruce Oligui Nguema ? Aucun texte ne lui interdit d'être candidat, mais il a fait une promesse le 4 septembre 2023. Il a promis aux Gabonais qu'il rendrait le pouvoir aux civils, et moi, j'aurais souhaité qu'il respecte sa position, d'une part. Et je vois maintenant la résurgence du PDG, l'ancien parti au pouvoir, qui a été chassé. C'est-à-dire les mêmes acteurs qui ont été avec Ali Bongo, ce sont les mêmes acteurs, c'est-à-dire ceux qui avaient fait Ali en 2016, ils sont en train de le faire avec le président Oligui, par des marches, par des manifestations, appels à candidature, et ça, c'est un mauvais signal que le président Oligui soit le candidat du PDG, parce que c'est ça qui est en train de se dessiner. Et vous auriez aimé que le général Oligui Nguema fasse comme Amadou Toumani Touré au Mali en 1992, c'est-à-dire qu’après un an de transition, il se retire et laisse la place aux civils, c'est ça ? Mais même après six mois, qu'il se retire et qu'il laisse la place aux civils et que peut-être, même plus tard, on serait allé le chercher, comme d'ailleurs on est allé chercher ATT que vous venez de citer. Est-ce qu’au vu de la large victoire du oui au référendum constitutionnel de novembre, le général Oligui Nguema n'est pas très populaire et n'est-il pas naturel qu'il essaye d'en profiter pour la prochaine présidentielle ? Bon, le 30 août, tout le monde va saluer ce qui est arrivé le 30 août 2023 . Mais chaque jour qui passe, il y a une forme de désillusion qui s'installe. Il y a beaucoup de ratés et, aujourd'hui, si on doit faire le bilan de 16 mois, je suis persuadé que la popularité du président, chaque jour qui passe, perd des points. Sa popularité baisse, même si, c'est vrai, le président est populaire et il est probablement capable de gagner une élection, mais dans quelles conditions ? Si on regarde le tissu économique aujourd'hui, si on regarde le tissu social. Jean-Rémy Yama, vous créez donc le PNTP, le Parti national pour le travail et le progrès, deux mois et demi avant la présidentielle du 12 avril. Cela veut dire que vous serez candidat, non ? Non, je pense qu'aucun parti politique n'a encore annoncé sa candidature ou non. Pas du tout. Pour l'instant, moi, je ne me projette pas, je ne peux pas déjà savoir ce que je dirai dans un mois et donc je prends les choses au fur et à mesure qu’elles arrivent. Oui, mais enfin, le 5 septembre 2023, quand vous êtes sorti de la prison centrale de Libreville, le général Oligui a tenu à ce que ce soit vous le premier à en sortir, le premier prisonnier politique. On vous a fait une haie d'honneur à votre sortie, vous savez que vous comptez dans le paysage gabonais ? Oui, c'est vrai, il faut le reconnaître et je sais que je compte, ma voix compte, mais c'est ce que j'ai envie d'utiliser justement pour apporter un mieux vivre à nos compatriotes gabonais. Parce que les maux qui minent notre pays, sincèrement, peuvent être résolus si on y met un peu de la fermeté et de la rigueur. À lire aussi Gabon: libération d'un leader syndicaliste sur ordre du président de la transition…

1 François Hollande: «L’initiative qu’il faut prendre, c’est de faire une pression très forte sur le Rwanda» 4:22
Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les combats ont repris hier dans le Sud-Kivu après plusieurs jours d’accalmie. La communauté internationale a toujours du mal à faire entendre sa voix et à faire stopper les hostilités. Comment y parvenir ? Dans ce dossier, la France a-t-elle raison de continuer à discuter avec les deux pays ou doit-elle s’aligner sur la position congolaise ? Autant de questions posées à François Hollande, l’ancien président socialiste, aujourd’hui député. RFI : Quel regard portez-vous sur la situation dans l'est de la RDC ? François Hollande : Je porte un regard à la fois attristé, et d'une certaine façon, révolté. Car c'est un conflit qui est tout à fait grave dans ses conséquences, avec des vies humaines, des civils, aussi des forces congolaises qui sont attaquées. Et c'est aussi sans réaction de la part de la communauté internationale au niveau qui serait nécessaire. Car nous voyons bien que, aujourd'hui, même si le Secrétaire général des Nations unies a pris position, même s’il y a eu des déclarations de tel ou tel gouvernement, ce n'est pas à la hauteur de l'agression dont la République démocratique du Congo est la victime de la part du Rwanda, pour parler tout à fait clairement. Car derrière le M23 , c'est le Rwanda qui est en cause. Que devrait faire alors la communauté internationale selon vous ? Faire pression sur le Rwanda beaucoup plus fortement. Le Rwanda bénéficie d'une certaine faveur. Il y a le passé qui compte. Nous savons très bien ce qui s'est produit avec le génocide et nous savons très bien combien la personnalité aussi d [u président rwandais Paul] Kagame peut avoir comme importance dans l'ensemble des pays africains. Mais il n'empêche, là, il y a une agression qui est démontrée, qui est avouée de la part du Rwanda sur le soutien qu'il apporte à ce mouvement rebelle, qui n'est en fait, même si je ne nie pas son existence, mais qui n'est en fait que la face immergée de ce qu'est l'influence du Rwanda. Et donc de voir un pays comme la République démocratique du Congo depuis des années, mais cette fois-ci avec une intensité plus grande, être finalement envahi, ses ressources naturelles confisquées, des villes qui sont occupées, c'est un manquement très grave au droit international. Et c'est d'ailleurs assez conforme à ce qui se produit dans le monde aujourd'hui. On voit ce qui se passe en Ukraine , on voit un certain nombre de pays qui ne respectent plus les règles de la communauté internationale. Eh bien, nous en sommes là aussi en République démocratique du Congo avec une forme d'invasion de son territoire. La France fait-elle suffisamment entendre sa voix dans ce dossier selon vous ? Elle l'a fait. Le gouvernement s'est exprimé, mais, je ne pense pas à un niveau suffisant. Le président de la République doit, sur ce sujet, dans un contexte que nous connaissons, celui du manquement aux règles de droit international, avec déjà ce qui se passe au Soudan, qui est suffisamment préoccupant, avec des conséquences que ça peut avoir, y compris en termes humanitaires et en termes aussi de migrations. Là, sur la République démocratique du Congo, grand pays francophone avec lequel nous sommes liés, nous devons absolument défendre non pas un régime, non pas un président en l'occurrence, mais nous devons défendre des principes. Le principe, c'est l'intangibilité des frontières, c'est le refus de la guerre qui est utilisée pour prendre des ressources naturelles et c'est le refus aussi de toute négociation d'envergure. Puisque chaque fois qu'il y a des rendez-vous, ils sont reportés, annulés ou en tout cas, ils n'ont pas d'effet. Donc, l'initiative qu'il faut prendre, c'est de faire une pression très forte sur le Rwanda et d'exiger le retrait des forces qui sont présentes en République démocratique du Congo. Est-ce que la politique d'équilibriste ou la position d'équilibriste, pourrait-on dire, d'Emmanuel Macron est la voie à suivre ? Ou est-ce qu'il faudrait que la France s'aligne plus sur la position congolaise et mette en place des sanctions à l'égard de Kigali ? La France ne peut pas prendre seule des sanctions, elle doit le faire dans le cadre européen, c'est là qu'elles seront les plus efficaces. Et donc la France doit maintenant s'orienter vers cette voie si le Rwanda n'entend pas raison, s'il y a encore des forces militaires qui progressent dans l'est, ce qui est le cas. Car ça ne s'arrêtera pas forcément à Goma, donc avec un risque d'une progression de ses forces, il faut qu'il y ait un coup d'arrêt qui soit porté.…

1 Reed Brody: «Le président Bazoum est l’otage d’une junte qui s’en sert comme d’un bouclier humain» 7:10
« Les privations de liberté de Mohamed Bazoum et de Hadiza Bazoum sont arbitraires », affirme l'ONU, qui demande la « libération immédiate » de l'ancien président du Niger et de son épouse. Le couple est séquestré à Niamey depuis le putsch du 26 juillet 2023. Aujourd'hui, ce couple retient l'attention du groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire, qui est sous la tutelle du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, à Genève. Comment peut réagir la junte militaire au Niger ? L'Américain Reed Brody appartient au collectif des avocats qui défendent le président déchu. RFI : Comment réagissez-vous à cette décision du groupe de travail de l'ONU ? Reed Brody : C'est une grande victoire. Le groupe de travail, après une procédure contradictoire, a rejeté les explications bancales des putschistes et a exigé la libération immédiate du président Bazoum. Il a dit que la détention du président Bazoum et de son épouse est dépourvue de toute base légale et viole le droit international. Donc je pense que, venant de l'ONU, c'est une décision qui a beaucoup de force. La junte a quitté la Cédéao , mais je la vois mal quitter l'ONU. À l'origine de cette décision, il y a donc un mémoire que votre collectif d'avocats a adressé à l'ONU. Celle-ci a alors envoyé un questionnaire aux autorités du Niger. Qu'est-ce que ces autorités ont répondu ? Elles ont dit que le président Bazoum complotait avec les ennemis du Niger sous le couvert de la Cédéao pour déstabiliser le pays. Mais le groupe de travail a répondu, en fait, que si tel était le cas, il fallait inculper le président Bazoum. Je rappelle que cela fait 18 mois que le président Bazoum et sa femme sont détenus sans inculpation, dans des conditions extrêmement difficiles, enfermés dans une aile isolée de la résidence présidentielle. Mais il n'y a aucune charge qui pèse contre eux. Donc le groupe de travail a bien vu qu’il n'y avait pas de base qui justifiait leur détention. D'ailleurs, il faut dire que le groupe de travail s'est dit « préoccupé » par les conditions mêmes de leur détention et ils sont d'ailleurs enfermés à seulement quelques dizaines de mètres de leur geôlier, le général Abdourahamane Tiani. Donc on peut dire que le président Bazoum est l'otage d'une junte qui s'en sert comme d'un bouclier humain. Et depuis la confiscation de son téléphone en octobre 2023, ils sont privés de tout contact avec le monde extérieur, y compris leur famille et nous, leurs avocats. Avant, je pouvais parler avec le président Bazoum, d'ailleurs, j'en ai profité pour le connaître un peu sa détermination, son engagement. Mais depuis octobre 2023, il n'y a qu'un médecin qui leur rend visite pour apporter la nourriture et des médicaments. Sinon rien. Alors le groupe de travail de l'ONU demande la libération de Mohamed Bazoum et de son épouse, mais il n'a évidemment aucun moyen de contrainte. Comment peut-il convaincre les autorités militaires de Niamey de donner suite à sa requête ? C'est vrai que nous sommes face aux gens qui bafouent le droit international. La junte a déjà ignoré la décision de la Cour de justice la Cédéao. Mais le monde observe, et un refus de se conformer à cette injonction onusienne ne ferait qu'aggraver l'isolement des putschistes. Il y a d'ailleurs une procédure de suivi. Le gouvernement du Niger doit informer le groupe de travail des mesures prises pour se conformer à la décision. Il y a un vice-président du groupe de travail qui est chargé du suivi et le groupe de travail pourrait informer le Conseil des droits de l'homme de l’ONU des mesures prises par la junte. Est-ce qu'il y a des précédents, c'est-à-dire des prisonniers politiques qui ont été libérés, grâce, notamment, à l'action de ce groupe de travail de l'ONU ? Ah oui, il y en a des centaines dans le monde. Je pense à mon ami Michel Thierry Atangana au Cameroun, que vous connaissez, qui avait passé 17 ans en prison . Il y a une décision du groupe de travail fin 2013 qui a demandé sa libération et celle de Titus Edzoa et ils ont été libérés en février 2014. Il y a aussi le cas de Karim Wade au Sénégal. Il y a une décision du groupe de travail en 2015, il a fallu attendre 2016 pour qu'il soit libéré. Il y en a beaucoup. Est-ce à dire que cette instance de l'ONU peut être écoutée par le régime militaire de Niamey ? Nous l'espérons. Ce sont des putschistes qui n'ont pas beaucoup respecté le droit international, mais je crois qu'ils ne veulent pas s'isoler à ce point que de bafouer une décision, une injonction de l'ONU. Et le Secrétaire général des Nations unies et le Haut-Commissaire des droits de l'Homme demandent la libération du président Bazoum. Donc, on doit espérer que le droit puisse quand même prévaloir.…

1 Paulin Melatagia: «L’Afrique a son rôle à jouer dans le développement de l’intelligence artificielle» 4:25
L’intelligence artificielle est une révolution technologique dont on parle beaucoup en ce moment. Un sommet mondial lui est consacré à Paris ce lundi 10 et le mardi 11 février. Avec pas moins d’une centaine de pays annoncés et notamment la présence du vice-président américain J.D. Vance, du vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing, ou encore de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Les discussions ont déjà débuté, mais à partir de ce lundi, place aux échanges diplomatiques. Échanges qui devraient aboutir à « une déclaration de volonté de progrès partagé ». Où en est l’Afrique au sujet de l’intelligence artificielle ? Quels sont les pays les plus en pointe ? Et quels messages le continent doit-il faire entendre lors de ce sommet ? Paulin Melatagia est enseignant-chercheur camerounais à l’université de Yaoundé I, responsable de l’équipe de recherche « Intelligence artificielle et sciences des données ». RFI : Dans de nombreux domaines, l'intelligence artificielle va profondément modifier nos sociétés. Le continent a-t-il commencé sa mue selon vous ? Paulin Melatagia : De mon point de vue, oui. Le continent a déjà commencé sa mue. On a énormément d'initiatives sur le continent, on a énormément de startups, énormément d'organisations aussi publiques qui commencent à investir dans le développement d'applications sur l'intelligence artificielle. Et on a notamment des applications dans le domaine de la santé, le transport ou l'agriculture qui sont proposés quasiment tous les mois, dans le cadre de compétitions, dans le cadre de hackathon, pour adresser des problèmes spécifiques à l'Afrique. Vous diriez que les dirigeants africains ont pris la mesure de ce qui est en train de se passer ? On va dire que de manière générale, au niveau de l'Union africaine, il y a déjà un ensemble de mesures. Il y a déjà un ensemble de documents qui définissent une stratégie à l'échelle du continent pour tout ce qui devrait rentrer dans le développement de l'intelligence artificielle au niveau du continent. On voit également dans les différents pays un ensemble de mesures du point de vue institutionnel qui sont prises, notamment la création d'autorités en charge de la protection des données privées, la mise en place d'autorités. On voit également des pays qui mettent en place des infrastructures comme les centres de calcul qui permettent de créer ou de manipuler les données pour générer des intelligences artificielles. Donc oui, dans la plupart des pays, les gouvernements sont conscients des enjeux et des opportunités de l'intelligence artificielle, bien que cela reste assez disparate d'un pays à l'autre. Justement, quels sont les pays les plus en pointe aujourd'hui sur le continent ? Selon le classement Oxford Insights, les pays les plus en pointe aujourd'hui en Afrique en termes de préparation et de mise en œuvre de l'IA sont notamment l' Égypte , la Tunisie et le Maroc, pour l'Afrique du Nord. Et au niveau de l'Afrique subsaharienne, on peut citer la Mauritanie, l'Afrique du Sud, le Rwanda , le Sénégal et le Bénin . Est-ce que l'accès à Internet n'est tout de même pas un frein au développement de l'intelligence artificielle sur le continent ? Oui, effectivement, vous avez raison, on a quelques problèmes. On a notamment le problème de la connectivité parce qu'il est important, notamment pour les startups, de pouvoir accéder à la donnée. Et pour que cela se fasse de manière assez fluide, il faut que la qualité internet soit très bonne. Un autre problème que l'on peut avoir ou que l'on observe, c'est celui du manque d'infrastructures de calcul. Pour faire des IA, on a besoin de puissance de calcul. Et malheureusement en Afrique aujourd'hui, on a très peu de déploiements de supercalculateurs qui permettent notamment de mouliner l'ensemble des données pour générer les IA. Mais un autre frein qui n'est pas des moindres, c'est celui de la donnée. Pour créer des IA, notamment des IA qui résolvent des problèmes pour l'Afrique, on a besoin de données africaines. Or, malheureusement, lorsqu'on regarde les chiffres, on a très peu de données qui sont collectées sur l'Afrique. C'est pour cela d'ailleurs que lorsqu'on observe les intelligences artificielles les plus connues comme ChatGPT et DeepSeek, on se rend compte que par rapport aux réalités africaines, ces IA-là ont énormément de biais. Et ces biais sont la conséquence du faible volume de données sur le contexte africain moulinées par ces modèles. Y a-t-il des projets d'intelligence artificielle 100 % africaine ? On a déjà des propositions d’intelligence artificielle 100 % africaine, mais cela reste très faible, cela reste très peu. Et je vais vous prendre le cas des langues africaines. Aujourd'hui, la présence des langues africaines dans le domaine du numérique, dans le domaine des solutions d'IA, est très faible. Et pourtant, on sait qu'il y en a une grande population rurale qui parle ces langues qui sont, on va dire, analphabètes du point de vue des langues coloniales. C'est à peu près 26 % de la totalité des adultes qui sont analphabètes, qui vivent en Afrique. Et donc imaginer des solutions d'intelligence artificielle, qui manipulent, qui parlent ou qui comprennent les langues africaines, ce serait très important pour ces populations-là. Malheureusement, les langues africaines sont dites sous dotées, il n'y a pas suffisamment de données numérisées qui permettent donc de créer des IA pour l'Afrique. Quel message l'Afrique doit-elle faire entendre lors d'un sommet comme celui qui s'ouvre ce lundi à Paris ? Pour ma part, le message fondamental est que l'Afrique a son rôle à jouer dans le développement de l'intelligence artificielle pour la résolution des problèmes sociétaux africains. Mais également de contribuer à développer des nouveaux concepts, à développer des nouvelles connaissances pour que l'IA, du point de vue global, puisse avancer.…

1 Libye: «les soupçons de contrebande de pétrole libyen vers l’étranger ne sont un secret pour personne» 4:49
Rétabli dans ses fonctions en mai 2024 après avoir été suspendu durant deux mois, le ministre libyen du Pétrole et du Gaz, Mohamed Aoun, peine toujours à imposer sa légitimité. Son sous-secrétaire, Khalifa Abdel-Sadek, avait été immédiatement nommé à sa place en mars 2024 par le Premier ministre Abdel Hamid Dbeibah « pour gérer les affaires courantes » du ministère. Cela fait à présent près de neuf mois que des décisions judiciaires en sa faveur n’ont pas été mises en œuvre, affirme Mohamed Aoun, qui exige du chef du gouvernement qu’il réaffirme son autorité ou qu’il le limoge. RFI : Quelle est votre situation actuelle ? Le Premier ministre libyen, Abdul Hamid Dbaibah, refuse-t-il toujours de vous réintégrer à votre poste après la décision de la Cour suprême en votre faveur ? Mohamed Aoun : Malheureusement, son excellence le Premier ministre n'a pas appliqué trois décisions judiciaires, en plus de la décision du président de l'Autorité de contrôle administratif, rendue en mai 2024. Ces décisions n’ont pas été mises en œuvre depuis environ neuf mois. C’est un précédent qui ne s'est jamais produit dans l'État libyen. Jamais les lois et la législation n’ont été violées, et bafouées. Jamais les décisions judiciaires n’ont été méprisées à ce point. Allez-vous à nouveau recourir à la justice pour vous rétablir dans votre poste ? Oui, je suivrai toutes les procédures légales garanties par la loi libyenne, et j'en avertis le ministre actuellement en charge de mon poste de ministre du Pétrole et du Gaz, ainsi que le Premier ministre. Tôt ou tard, les répercussions de ces violations des lois, seront désastreuses pour eux. Je voudrais, à cette occasion, alerter les responsables des institutions étrangères partenaires de la National Oil Corporation (NOC) - Compagnie National du pétrole, qu'ils doivent prêter attention aux décisions judiciaires. Traiter actuellement avec le ministre désigné est illégal. Ces sociétés étrangères subiront les conséquences de leurs relations avec un ministre du pétrole illégitime. À lire aussi Libye: pourquoi le ministre du Pétrole et un sous-secrétaire se disputent la gestion de l’or noir Après avoir été acquitté par la justice et par l'Autorité de contrôle administratif suite aux accusations de corruption, il est apparu clairement que votre exclusion du gouvernement de Tripoli était due à des désaccords entre vous et le Premier ministre Abdul Hamid Dbeibah concernant des contrats d’exploration de pétrole notamment à Ghadamès ? C’est-ce qui s'est réellement passé ? La question est très claire. L'investissement dans le secteur pétrolier et gazier nécessite l'autorisation du ministère du Pétrole et du Gaz. La loi pétrolière n°25 de l'année 1955 a donné des pouvoirs très étendus au ministre du Pétrole et du Gaz. La loi n° 24 de 1970 portant à la création de la NOC déterminait également les pouvoirs du ministre du Pétrole et du Gaz. L'article 17 de la loi pétrolière stipule que le ministère du Pétrole est celui qui impose ses conditions lors de la concession et de l'attribution des contrats afin de préserver l'intérêt public de l'État libyen. Ce texte est en vigueur depuis 1955. Cela fait maintenant plus de soixante-dix ans. C'est là le fondement du litige. Ces contrats devraient être discutés avec le ministre... L'article deux de la loi pétrolière dit que le ministre du Pétrole présente tout amendement et toute modification des contrats au gouvernement pour approbation, et cela n’a pas été fait dans les règles. À lire aussi Libye: le ministre du Pétrole et du Gaz et son chef de cabinet arrêtés Pourquoi vous êtes-vous personnellement opposé à l’attribution de l’exploration de l’un des plus grands champs pétroliers de Ghadamès à une société émiratie ? Est-ce en raison d’une violation des conditions ? Nous ne sommes pas contre les entreprises étrangères ou contre les investissements étrangers. Nous ne sommes contre aucune entreprise étrangère à condition qu’elle soit juste, avec des procédures justes qui ne violent pas les lois et la législation en vigueur dans l’état Libyen. Qui serait derrière le trafic illégitime du pétrole libyen ? On accuse de hauts responsables de l'Est et de l'Ouest d'être impliqués dans les opérations de contrebande ? Personnellement, je ne peux accuser personne tant qu’il n’y a pas de preuves concluantes. Mais les soupçons de contrebande de pétrole et de carburant libyens vers l’étranger ne sont un secret pour personne. La question a été abordée dans de nombreux rapports, que ce soit par le Comité technique des sanctions des Nations unies ou par certains pays. Elle a même été abordée à la Chambre des communes britanniques et a été couverte par des journaux internationaux. Je ne pense pas qu’ils auraient traité le sujet s’ils n’avaient pas eu de preuves. À lire aussi Libye: la production de pétrole va reprendre dans l'Est du pays La NOC fait actuellement l’objet d’une série d’audits sur les dépenses des deux dernières années. Pourquoi est-il difficile d’assurer la transparence dans le travail de celle-ci et dans les dépenses des revenus pétroliers ? Depuis que nous avons occupé le ministère du Pétrole et du Gaz en 2021, ce ministère a été empêché de remplir son rôle. Qu’il s’agisse de l'ancien président illégitime de la NOC, Mustapha Sonaallah ou de celui qui lui a succédé, Farhat Bengdara, je le dis en toute franchise : cela s’est fait, malheureusement, avec le soutien du Premier ministre à Tripoli. Par conséquent, lorsque nous leur demandons des rapports et des informations, ils ne les fournissent pas au ministère. Ils sont réticents et s’obstinent à retenir les informations demandées par notre ministère. Si la gérance avait été laissée au ministère du Pétrole et du Gaz pour qu’elle joue pleinement son rôle, cette inconséquence et cette corruption n’auraient pas pu avoir lieu. À lire aussi Libye: la production de pétrole suspendue sur le plus grand gisement du pays La Libye parviendra-t-elle à atteindre les deux millions de barils par jour d'ici à 2027 comme on l’annonce ? Si l'État ne prend pas en compte les décisions et la législation en vigueur et ne désigne pas ceux qui ont l'expertise, l'expérience, la compétence, le mérite et la capacité de gérer la NOC et les autres compagnies pétrolières, personnellement, avec cette mentalité, je ne crois pas qu’ils atteindront les chiffres qu'ils font circuler. À lire aussi Libye: fin du blocage de terminaux pétrolier, mais la crise pour le partage de l'or noir persiste…

1 France-Afrique: «Les bases militaires sont l'incarnation du colonialisme, on est restés trop longtemps» 9:27
« En Afrique, il faut que la France change d'attitude et de langage », affirme un rapport rédigé par trois sénateurs français, la socialiste Marie-Arlette Carlotti, le centriste François Bonneau et le LR Ronan Le Gleut. Dans ce document intitulé Voir l'Afrique dans tous ses États , les trois élus français passent au scanner les huit ans de politique africaine d'Emmanuel Macron. Ses réussites comme ses échecs. Ils font aussi 20 propositions pour l'avenir et invitent notamment le pouvoir français à faire preuve au Sahel de « patience stratégique ». La sénatrice de Marseille, Marie-Arlette Carlotti, répond à Christophe Boisbouvier. RFI : Pourquoi dites-vous qu' Emmanuel Macron a eu de bonnes initiatives, mais a montré une certaine arrogance et a été dépassé par les événements ? Marie-Arlette Carlotti : Parce que c'est la vérité. Parce qu'il a compris que la distanciation entre l'Afrique et la France est devenue quelque chose de terriblement dramatique pour nous, pour la relation qu'on avait. Alors, il a voulu se ressaisir. Alors, il a décidé de faire un agenda transformationnel. Le mot est chic, mais derrière ça, il n'y a pas de véritable changement d'attitude. Des tentatives sur les œuvres d'art restituées, des tentatives de se rapprocher de la société civile. Mais tellement de maladresses, tellement de condescendance. Donc voilà, il s'est trompé. Et d'ailleurs, ce qu'on dit dans notre rapport, c'est que la parole de la France, elle ne doit pas être uniquement de la part de l'Élysée. Il n’y a que l'Élysée qui parle à l’Afrique et aux Africains. Il faut redorer le blason de notre diplomatie qui a su faire, qui était compétente, qui était bien diffusée dans l'ensemble des pays. Il faut redorer le blason du ministère des Affaires étrangères quand même. Et puis, il y a nous qui sommes des parlementaires et c'est toujours facile de se parler entre parlementaires. Voilà, donc il s'est trompé, il a vu qu'il s'était trompé, mais il n'arrive pas à sortir de ce post-néocolonialisme-là, il est toujours dedans, voilà ! Sur la fermeture récente des bases militaires françaises en Afrique, vous regrettez un manque d'anticipation de la France, alors que c'est elle-même qui avait amorcé le mouvement, pourquoi ? Parce qu’on sentait bien qu'il y avait un rejet. Regardez, dans tous les pays, l'ensemble de la société civile et d'ailleurs, les hommes qui se présentent aux élections disent tous qu'on refusera la base militaire parce qu'ils savent qu'il y a une aspiration. Les bases sont l’incarnation du colonialisme, les séquelles du colonialisme. On a été rejeté. C'est parti de Barkhane, on est resté trop longtemps sans savoir ce qui se passait derrière. À l'égard de l' Alliance des États du Sahel , vous dites que la France doit faire preuve de « patience stratégique face aux menées prédatrices de la Russie ». Mais pour l'instant, les ponts sont quasiment coupés avec le Mali, le Burkina et le Niger… Eh bien, la patience, c'est qu'aujourd'hui les pays d'Afrique, notamment au Sahel où on a eu des relations très étroites, ils n’ont plus envie de nous. Il y a un manque d'envie là, et ils sont allés chercher ailleurs, et notamment avec les Russes, et notamment pour se défendre eux-mêmes et défendre d'ailleurs les juntes qui ont pris le pouvoir la plupart du temps. Eh bien, le temps fera son affaire. C'est-à-dire qu'à force, ils auront peut-être compris la situation. Ils auront compris que ça leur coûte beaucoup plus cher. Ils auront compris qu'ils sortaient d'une dépendance pour se mettre dans une autre dépendance. Et du coup, voilà, soyons présents, soyons attentifs et soyons patients. Je ne voudrais pas que nos relations soient terminées avec le monde africain, l'Afrique en général et chacun des pays. Moi, je suis très attachée au Mali , au Niger . En fait, avec toute cette région. J’y suis allée souvent et je ne voudrais pas ça, et j'espère que voilà, chemin faisant, il y aura un regard en direction de la France, à condition que la France change d'attitude et de langage. Et vous écrivez que « la France doit continuer à jouer sa partition en changeant de méthode et en s'appuyant sur des atouts toujours présents ». Quels sont ces atouts ? Ah ben, les atouts toujours présents, c'est la francophonie. Ce sont les relations qu'on a avec les pays d'Afrique, avec la population, les échanges qu'on peut avoir. Et d'ailleurs, on met l'accent sur… En tout cas, moi, je mets particulièrement l'accent sur les visas. Parce que si on traite mal les pays d'Afrique, si on traite mal les gens qui viennent faire leurs études, qui viennent travailler dans nos pays, si on a des politiques d'immigration restrictives en les montrant du doigt, je ne vois pas pourquoi les relations s'arrangeraient. Donc voilà, on a des atouts, à condition qu'on les prenne en main. Vous dites que « l'image de la France s'est dégradée en Afrique parce que la France s'est éloignée des sociétés civiles et s'est principalement adressée à des élites qui sont aujourd'hui très minoritaires ou écartées du pouvoir ». Faut-il un autre narratif ? Et lequel ? La France, vous le savez, elle a toujours défendu les valeurs des droits de l'homme. C'est normal, hein ! C'est le pays des Lumières, et cetera, mais dans la réalité, c'est la realpolitik qui l’a complètement emporté. On dit qu'on est pour les droits humains et on s'affiche avec les dirigeants les plus autoritaires, les vieilles dynasties, et cetera, au nom de la stabilité de la sous-région. Donc, on a eu des accommodements et la société civile ne peut pas le comprendre. Donc, on doit continuer à exiger des valeurs et parler un peu plus correctement aux Africains. Ne pas leur donner des leçons, ne pas faire des boutades scandaleuses, comme l'a fait le président de la République en disant que tel chef d'État va arranger la climatisation. Ce sont des stupidités, voyez, mais qui pèsent lourd dans nos relations. La dénonciation au Niger, les yeux fermés au Tchad , vous dites que c'est une politique du double standard ? Bah oui, c'est le double standard, ça veut dire deux poids, deux mesures. On donne d'un côté une leçon, on condamne au Niger, on condamne au Mali et, d’un autre côté, on s'accommode avec le Tchad. Donc, je trouve que ça aussi, ça fait partie d'un double langage que la France ne doit plus avoir. À lire aussi Propos polémiques d’E. Macron sur l’Afrique : « Un président vexé car il estime avoir fait le maximum »…

1 RDC-Rwanda: «J'irai discuter avec le président Nasser (PSG) pour que le partenariat "Visit-Rwanda" s'arrête» 7:26
C'est une information RFI. Depuis quelques jours, trois grands joueurs de football se mobilisent pour essayer de convaincre le club du Paris Saint-Germain (PSG) de renoncer à son partenariat avec le Rwanda. Il s'agit des deux internationaux français Randal Kolo Muani et Presnel Kimpembé, et de l'ancien international congolais Youssouf Mulumbu. Tous trois appuient la démarche de la ministre congolaise des Affaires étrangères, qui a écrit la semaine dernière au PSG, mais aussi à Arsenal et au Bayern Munich. Le PSG va-t-il les écouter ? Youssouf Mulumbu, qui a joué dans ce club, répond à Christophe Boisbouvier. RFI : Qu'est-ce que vous pensez de la lettre de la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, qui demande au PSG, à Arsenal et au Bayern de renoncer au sponsoring du Rwanda ? Youssouf Mulumbu : Ben, je pense que c'est assez légitime, parce que ça enverra un message fort. Aujourd'hui, le Rwanda fait preuve d'ingérence et de soutien à des rebelles qui ôtent la vie des Congolais et sèment la terreur. Donc, ça ne colle vraiment pas avec le sport. Ça ne colle pas avec l'image du PSG. Que ce soit le PSG ou Arsenal, je ne pense pas que ça colle avec leur image. Vous êtes sportif, mais vous êtes aussi Congolais, vous avez été le capitaine de la sélection nationale de RDC lors de la CAN 2015. Évidemment, tout cela vous concerne ? Oui, bien sûr que ça nous concerne. On ne peut pas passer à côté aujourd'hui des vidéos qu'on a vues. Et on ne peut pas passer aussi à côté parce qu'on a de la famille, on a des amis qui vivent dans la région. J'ai moi-même un ami proche qui a perdu sa femme lors des combats du mois dernier et donc on aimerait que ça s'arrête une bonne fois pour toutes. Et le drame qui a touché la femme de votre ami, ça s'est passé où ? Ça s'est passé à Gisenyi, elle avait déjà fui Goma parce que la ville était déjà attaquée et donc elle a reçu malheureusement un obus qui est tombé sur le balcon de l'immeuble. Elle a perdu la vie ce jour-là. Alors le Rwanda et le football, c'est une longue histoire. On sait que Paul Kagamé, le président rwandais, est un fan du club Arsenal dont il suit chaque match. On sait que ce club londonien est justement le premier club européen dont les joueurs ont arboré le slogan “Visit Rwanda” sur leur maillot, c'était en 2018, quand vous avez vu cela, qu'est-ce que vous vous êtes dit ? Ben, la première des choses qu'on se dit, c'est que le Rwanda se vend très bien au niveau international et je sais un peu leur manière de travailler et c'est purement du marketing et ça ne reflète vraiment pas la politique du Rwanda aujourd'hui et de Kigali. Et sur ces derniers événements, on voit très bien que le Rwanda est impliqué dans ce conflit, donc ça prête à confusion un peu, avec ce qu'il propose en termes d'image à l'international. À lire aussi [Vos questions] Football : les clubs européens sont appelés à rompre leur partenariat avec le Rwanda Alors pour l'instant, aucun des 3 clubs concernés, Arsenal, le PSG, le Bayern, n'a réagi à la demande de la RDC. Pourquoi cette prudence à votre avis ? Ben, je pense qu'il va falloir aller plus loin. Il va falloir peut-être insister et aller voir les dirigeants au siège et c'est une démarche que, moi, je suis personnellement en train de faire, vu que j'ai toujours des liens avec le PSG. J'irai discuter directement avec le président Nasser al-Khelaïfi pour lui expliquer tout simplement la situation. Parce que je pense qu'il y a une désinformation que plusieurs responsables de ces clubs-là ne connaissent pas vraiment. Ils ignorent la situation qui sévit actuellement à l'Est de la RDC. Donc vous avez envoyé un petit message à Nasser al-Khelaïfi, le président du PSG ? Pas directement, mais j'ai quelques liens encore. Et puis je suis en train de tout faire pour avoir une réunion officielle, et puis j’irai plaider la cause du Congo, tout simplement. Mais vous sentez bien que les grands clubs de foot comme le PSG ne veulent pas rentrer pour l'instant dans ce débat politique, hein ? Oui, exactement. Après, les clubs de sport sont souvent apolitiques. Mais là, ce n'est plus seulement une question de politique, c'est une question de vie. C'est une question humanitaire. Donc il va falloir agir et il va falloir arrêter cette hypocrisie tout simplement. Vous avez donc approché le Qatari Nasser al-Khelaïfi, le président du PSG. Comment réagissent actuellement les joueurs du PSG, comme notamment votre ami Presnel Kimpembe, qui est d'origine congolaise ? Ben, justement, je pense qu'ils sont plus à même de pouvoir en parler avec le président et je pense qu'ils sont aussi affectés. Et c'est la raison pour laquelle je disais que j'avais encore des liens avec le club. Donc par le biais de certains joueurs, nous allons pouvoir toucher le président et nous allons pouvoir étaler un peu les raisons pour lesquelles ce partenariat doit cesser dans l'immédiat. Oui, parce que les joueurs ont leur mot à dire aussi ? Exactement. Les joueurs ont leur mot à dire, et surtout les joueurs qui sont d'origine congolaise. Bon, je parle aussi du cas de Randal Kolo Muani qui est maintenant parti à la Juve, mais ce sont des appuis qui peuvent faire pencher la balance pour que ce partenariat s'arrête tout simplement. Donc, Randal Kolo Muani, Presnel Kimpembe et vous-même, vous êtes actifs en ce moment ? Bien sûr, c'est une cause qui touche tous les Congolais, donc on est en train de s'unir et d'aller dans la même démarche pour que, tout simplement, la demande de la ministre Thérèse Kayikwamba Wagner soit prise en compte. Et puis qu'immédiatement, je le répète bien immédiatement, ce partenariat puisse prendre fin. À lire aussi «Visit Rwanda», sponsor du club de foot du Paris Saint-Germain: la polémique monte, une pétition est lancée…

1 RDC-Rwanda: «L'Afrique du Sud, qui avait participé à la défaite du M23 en 2012, voudrait en finir» 8:33
Les troupes sud-africaines vont-elles rester en République démocratique du Congo ? C'est l'une des grandes questions avant le sommet sur la RDC prévu samedi en Tanzanie. Le Rwandais Paul Kagamé veut que ces troupes s'en aillent, mais pour l'instant le Sud-Africain Cyril Ramaphosa ne cède pas. Et la nouvelle position de fermeté de la Chine à l'égard du Rwanda n'est certainement pas pour déplaire à l'Afrique du Sud. Paul-Simon Handy est le directeur du bureau Union africaine et Afrique de l'Est de l'ISS, l'Institut d'Études de Sécurité. RFI : Si les présidents Paul Kagame et Félix Tshisekedi se rendent bien samedi prochain au sommet de Dar Es Salaam, est-ce qu'il pourra en sortir quelque chose de positif ? Paul-Simon Handy : Je pense qu’au point où on en est, il faudrait déjà considérer que le fait que les 2 présidents se retrouvent dans la même salle serait une victoire diplomatique. C'est le genre d'optimisme auquel on est parvenu après l'escalade des dernières semaines. Je pense que, du point de vue diplomatique, la mise en œuvre d'un cessez-le-feu, au moins humanitaire, serait un grand pas en avant. Alors justement, le M23 a annoncé hier un cessez-le-feu unilatéral à caractère humanitaire, mais les autorités congolaises y voient de la poudre aux yeux. Que faut-il en penser à votre avis ? Alors, je pense que, pour le M23, il y a là déjà une posture politique. Mais je crois que le M23 est aussi sous pression, parce que le M23 perçoit bien que le ton monte au Conseil de sécurité des Nations unies, on voit que des pays comme la Chine nomment maintenant le Rwanda comme faisant partie du problème. Donc, je pense que le M23 est aussi sous pression. Alors samedi prochain, le sommet extraordinaire réunira 2 organisations sous-régionales qui sont en profond désaccord. D'un côté, la Communauté d'Afrique de l'Est qui soutient le Rwanda et qui réclame un dialogue direct entre le gouvernement congolais et le M23. De l'autre côté, la SADC, la Communauté de développement d'Afrique australe, qui soutient le Congo et qui exige le retrait des troupes rwandaises de RDC. Est ce qu'on ne va pas vers un échec ? Je pense que ces divergences ne peuvent s'aplanir que si chaque camp fait des concessions. Et pour le moment, on a très peu vu de concessions de la part de la RDC et du Rwanda. Tous les deux ont misé sur une option militaire à l'Est de la RDC. Le ton est en train de monter également entre le Rwanda et l'Afrique du Sud. Paul Kagame exige le retrait des troupes sud-africaines de la région. Cyril Ramaphosa répond que, si le Rwanda continue de tuer des soldats sud-africains, eh bien ce sera une déclaration de guerre. Jusqu'où peut aller une telle escalade ? Alors, je pense que cette escalade rajoute tout simplement de l'huile sur le feu. Le Président Ramaphosa est acculé en Afrique du Sud par un Parlement que l'ANC ne contrôle plus et par des voix qui demandent le retour de ces troupes. Mais de l'autre côté, il y a une longue histoire de désaccord entre le Rwanda et l'Afrique du Sud qui fait que l'Afrique du Sud, qui avait déjà participé à la défaite militaire du M23 en 2012, voudrait véritablement en finir avec ce groupe rebelle à l'Est de la RDC. Et cette escalade va aussi de pair avec une escalade qui oppose le Burundi au Rwanda et qui aussi a connu des tournants dramatiques ces derniers jours. Je pense qu'à la veille du sommet de l'Union africaine, le 15 février prochain, il y a véritablement lieu de faire taire les armes pour laisser la place à la diplomatie. Et peut-on dire que l'un des rares pays africains qui peut faire pression sur le Rwanda aujourd'hui, c'est l'Afrique du Sud ? Oui, véritablement. L'Afrique du Sud est certainement le pays africain qui a pris le moins de gants pour nommer le Rwanda comme l'un des soutiens du M23. Certainement de ce côté, l'Afrique du Sud prend des positions qui détonnent avec la tendance des pays africains à ne pas antagoniser l'un de leurs membres. Même s'il se trouve en violation flagrante de la charte de l'Union africaine qui, naturellement, comme on le sait, proscrit les violations de l'intégrité territoriale des États membres. Et c'est pour ça que le Rwandais Paul Kagamé devient menaçant à l'égard de l'Afrique du Sud, peut être non ? Oui, certainement. L'Afrique du Sud est une démocratie où chaque soldat mort attire des critiques véhémentes de l'opposition au Parlement et met le gouvernement sous pression. Et c'est sans doute là-dessus que compte le Rwanda ? Oui, il est clair que le gouvernement du Rwanda n'a pas les mêmes comptes à rendre à sa population, à l'opposition, au Parlement dans cette crise. La nouvelle position de fermeté de la Chine à l'égard du Rwanda, est-ce à cause de l'Afrique du Sud ? Alors je pense qu'il y a plusieurs facteurs. On pourrait voir la proximité de la Chine avec l'Afrique du Sud dans le cadre des Brics. Mais on pourrait voir aussi que de nombreuses sociétés chinoises sont déployées à l'Est de la RDC, notamment dans les mines. Et que l'aggravation de la guerre n'est certainement pas bonne pour les affaires, surtout si on veut faire des affaires légalement et ne pas participer au commerce illicite des matières premières qui sont abondantes dans cette région. À lire aussi Conflit dans l'est de la RDC: sommet extraordinaire des dirigeants de la SADC au Zimbabwe…

1 Vincent Nouzille (procès Sarkozy-Kadhafi): «La justice française suspecte qu'il y a peut être eu un deal secret» 12:57
12:57
Redare mai Târziu
Redare mai Târziu
Liste
Like
Plăcut12:57
Y a-t-il eu en 2005 un pacte secret entre le colonel Kadhafi et Nicolas Sarkozy pour le financement de la campagne de ce dernier ? C’est la question que pose le tribunal de Paris, où l’ancien président français comparaît depuis le 6 janvier et où il clame son innocence. Au cœur de l'affaire, il y a le beau-frère du colonel Kadhafi, Abdallah Senoussi, chef des services secrets libyens au moment de l’attentat contre le DC10 d’UTA (170 morts). Aujourd’hui, nouvelle pièce au dossier. Avec Karl Laske, journaliste enquêteur à Mediapart, Vincent Nouzille publie, chez Robert Laffont, « L’assassin qu’il fallait sauver ». Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Le 19 septembre 1989, un avion DC-10 de la compagnie UTA explose en plein vol au-dessus du Niger, 170 morts dont 54 Français, 48 Congolais de Brazzaville, 25 Tchadiens. C'est l'un des attentats les plus meurtriers de l'histoire de l'Afrique. Et aujourd'hui, grâce à votre enquête, on sait enfin exactement par qui et comment ce crime a été perpétré. Quel document avez-vous découvert ? Vincent Nouzille : Nous nous basons avec Karl Laske, donc journaliste à Mediapart, sur une série de documents libyens qui nous ont été fournis par un imprimeur libyen dont le nom figure d'ailleurs sur la couverture du livre. Il s'appelle Samir Shegwara et il a eu accès à des archives d'Abdallah Senoussi, c'était le chef des services secrets libyens. C'était le numéro 2 ou 3 du régime de Kadhafi et c'était le beau-frère de Kadhafi également. Et Abdallah Senoussi a été mis en cause par le juge Jean-Louis Bruguière. La justice française l’a jugé dans cette affaire de l'attentat du DC 10 d’UTA avec cinq autres Libyens, le procès a eu lieu par contumace en leur absence en mars 1999 à Paris, et ils ont été condamnés à la perpétuité. Donc, il n'y a pas de doute sur la responsabilité d'Abdallah Senoussi et de ces Libyens. Mais ces documents d'Abdallah Senoussi, ces archives secrètes qui sont pour la première fois révélées dans ce livre, donnent à voir les préparatifs très minutieux de cet attentat. Et c'est pour ça que c'est intéressant, parce qu'on avait jusqu’ici, une vision évidemment partielle, parcellaire, de la responsabilité directe d'Abdallah Senoussi. Et là, dans les documents, il y a par exemple des réunions qui se passent au siège des services secrets libyens, donc avec Abdallah Senoussi qui donne des consignes pour frapper des avions français. Il y a aussi par exemple des tests qui sont faits par les services secrets libyens sous la conduite d'Abdallah Senoussi dans le désert libyen, pour tester par exemple des explosifs et aussi pour tester dans un 2ᵉ temps des valises piégées. Or, c'est exactement le mode opératoire qui a été employé dans l'attentat du DC 10, vu que c'est une valise Samsonite bourrée de Semtex qui a été embarquée dans l'avion d'UTA par Apollinaire Mangatany, un passager congolais à l'insu de son plein gré, si je peux dire, et qui a été sacrifié par les services libyens. Et c'est cette valise qui a explosé. Ce mode opératoire a été décidé lors de tests puis de réunions au sommet avec Abdallah Senoussi. Ce sont ces documents que nous révélons. Alors, 10 ans après cet attentat, en 1999, le beau-frère du colonel Kadhafi, Abdallah Senoussi, est donc condamné par la justice française. Mais le colonel Kadhafi essaie de faire réviser ce jugement et, à partir de 2003, il multiplie les contacts avec des hommes politiques français. Il semble qu'il en parle d'abord au président Jacques Chirac, puis au ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, lors d'une visite de celui-ci à Tripoli. Comment réagissent Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ? Alors, le président Chirac va être assez flou sur la réponse qu’il peut donner, en disant : « Je vais étudier la question », ça, c'est en 2003, 2004. Arrive la perspective de Nicolas Sarkozy, qui va être le candidat à la présidentielle de 2007. Il est à l'époque ministre de l’Intérieur. Nous sommes en octobre 2005. Oui, il va à Tripoli et le Guide en parle effectivement à Sarkozy, lors de sa visite du 6 octobre 2005. Et puis, ensuite quelques semaines plus tard, l'avocat personnel de Nicolas Sarkozy se rend à Tripoli pour discuter avec les avocats de Senoussi sur la manière de régler le problème. Donc, le sujet a été abordé et non seulement le sujet a été abordé, mais il y a bien eu l'envoi d'une mission d'avocat pour tenter de régler le problème. Alors c'est une promesse qui est faite, peut-être par Nicolas Sarkozy directement à Kadhafi et c’est ce que la justice française suspecte, qu’il y a peut-être eu un arrangement, un deal secret, entre l'équipe de Sarkozy et Kadhafi, sur le mode : nous allons vous donner de l'argent pour votre campagne électorale, en échange de quoi, il faudra régler le problème de Senoussi. Est-ce que vous avez contacté Nicolas Sarkozy dans le cadre de votre enquête ? Oui, nous avons contacté Nicolas Sarkozy, mais comme le procès qui a lieu actuellement, qui a démarré le 6 janvier au tribunal de Paris, allait démarrer, il nous a fait répondre qu'il ne souhaitait pas nous répondre. Alors, il y a la situation judiciaire de Nicolas Sarkozy, mais il y a aussi celle d'Abdallah Senoussi, l'organisateur de l'attentat de 1989. S'il est toujours vivant, qu'est-ce qu'il devient ? Alors Abdallah Senoussi, on a essayé de le joindre pour cette enquête. On n’a pas réussi à le joindre. Il est actuellement en prison en Libye et il faut savoir que les familles des victimes du DC 10 d'UTA en France et en Afrique souhaitent et espèrent un jour avoir un procès. Le vrai procès de Senoussi, avec Senoussi dans le box. Ben oui, puisqu'il a été condamné par contumace ! Par contumace, c’est-à-dire en son absence. Et donc, peut-être que les nouveaux éléments que nous révélons sur son implication décisive dans la préparation de cet attentat vont réveiller la justice française afin peut-être que la France redemande son extradition depuis la Libye.…

1 Présidence de l'Union africaine: «Je ne suis pas un candidat de salon», dit Richard Randriamandrato 12:47
12:47
Redare mai Târziu
Redare mai Târziu
Liste
Like
Plăcut12:47
Qui sera le prochain président de la Commission de l’Union africaine ? Trois candidats briguent la succession du tchadien Moussa Faki Mahamat : l'ancien Premier ministre kényan Raila Odinga, l’actuel ministre djiboutien des Affaires étrangères, Mahmoud Ali Youssouf, et l’ancien ministre malgache des Affaires étrangères, Richard Randriamandrato. C'est le 15 février 2025 que les 55 chefs d'État de l'Union africaine trancheront, lors du sommet annuel de l’UA à Addis-Abeba, en Éthiopie. En attendant, RFI donne la parole, bien sûr, aux trois candidats. Il y a une semaine, vous avez entendu le candidat de Djibouti. Voici ce matin celui de Madagascar, l’ancien ministre Richard Randriamandrato répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Si vous êtes élu le 15 février prochain, quels seront vos deux priorités ? Richard Randriamandrato : Tout d'abord, il faut de manière urgente mener à terme ces réformes qui ont été entamées depuis 2016, avec des propositions parfois douloureuses, mais il faut passer par là, pour que l'Union africaine, pas seulement la Commission, mais tous les organes de l'Union africaine, soient moins bureaucratiques, plus efficaces, avec moins de réunionite et surtout un état d'esprit de cohésion entre les organes. Donc ça, c'est le premier volet. Le deuxième volet, c'est comment faire mieux avec moins. Maintenant, le budget de l'Union africaine a été réduit, donc il va falloir faire avec. Et donc je me propose de mettre en place un plan stratégique pour 3 à 4 ans. Et j'espère que les instances dirigeantes de l'Union africaine vont adopter cette démarche. Quand la guerre fait rage en Afrique comme en ce moment dans l'est du Congo-Kinshasa, c'est le Conseil de sécurité de l'ONU qui s'en occupe et pas le Conseil paix et sécurité de l'Union africaine, est-ce que vous ne le regrettez pas ? De prime abord, on peut dire que les crises sur tous les continents devraient revenir évidemment à des instances continentales telles que l'Union africaine ou le Conseil paix et sécurité de l'Union africaine. Tout cela est possible, mais, voyez-vous, le Conseil de sécurité des Nations unies, il faut le reconnaître, c'est l'instance planétaire qui résout les problèmes de cette envergure. Donc, je ne m'en offusque pas pour autant. Je pense que l'Union africaine doit être présente dans les prises de décisions au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU. J'espère que l'Union africaine ne sera pas écartée de la résolution de la crise dans l'immédiat. Dans la guerre au Nord-Kivu, tout le monde désigne le Rwanda comme complice, sauf l'Union africaine et les trois pays qui représentent l'Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU, pourquoi cette retenue ? Disons que l'Union africaine est la maison commune qui rassemble tous les Etats membres de cette Union. Je pense que l'Union africaine se doit de rester solidaire aussi bien avec les versions et les arguments avancés par Kigali, autant que les arguments défendus par Kinshasa. Ce n'est pas facile, mais c'est un exercice qui doit être exécuté afin de garder la solidarité entre les pays africains. Et donc il faut vraiment que ce processus de Nairobi et aussi le processus de Luanda aboutissent à des accords qui rassurent les uns et les autres. Face à vous, il y a deux candidats, le kényan Raila Odinga et le djiboutien Mahmoud Ali Youssouf. Qu'est-ce qui vous distingue de ces deux autres candidats ? Je pense que le fait de ne pas être un chef de parti politique est un avantage. Je ne prétends pas avoir passé une vingtaine d'années à faire de la diplomatie caméléon, à écrire des notes verbales et à faire des discours ici et là. Non, je suis un homme de terrain. J'ai beaucoup travaillé dans les ONG au COMESA, qui est une organisation régionale en l'Afrique de l'Est. J'ai travaillé pour les Nations unies au sein du PNUD et à la Banque mondiale. Et puis j'ai été ministre de l'Economie et des Finances de Madagascar. J'ai négocié beaucoup de financements de projets pour mon pays. Donc, je ne suis pas un candidat de salon et je pense que c'est un avantage. Et puis, je ne cherche pas à être le « lion qui va rugir dans la jungle », c'est ce que j'ai entendu d'un de mes concurrents. Je veux rester un candidat réaliste, un candidat pragmatique et je pense que je peux répondre aux attentes de notre organisation. Alors le « lion qui va rugir dans la jungle », c'est l'ancien Premier ministre kényan Raila Odinga, qui est favori dans cette bataille parce qu'il a été Premier ministre justement, et parce qu'il est soutenu par un pays influent, le Kenya. Qu'est-ce que vous répondez ? Tout le monde est favori jusqu'au jour du vote. Quelle sera donc l'image que l'Union africaine va projeter à la communauté internationale ? Est-ce que c'est une Union africaine de plus en plus politisée, plus orientée vers les combats politiques ? Est-ce une Afrique qui est plus orientée vers l'économie, l'éducation des jeunes et ainsi de suite ? C'est ce que je veux incarner d'ailleurs. Je veux mettre en place une architecture économique et financière avec la Banque africaine de développement et les institutions. C'est ce que je sais faire. J'ai été ministre de l'Economie et des Finances et je sais comment négocier avec ces instances de la finance internationale. Et c'est ce qui est important. Si vous êtes élu, quelles seront vos priorités dans l'Océan Indien, au regard, par exemple, de la situation de certains territoires comme l'archipel des Chagos, comme Mayotte, comme les îles Éparses au large de Madagascar ? La question de la souveraineté des États dans cette partie de l'Océan Indien et ailleurs ne doit pas être remise en cause. Je pense qu'il faut défendre les avancées réalisées avec les négociations qui sont en cours. Le cas des Chagos est déjà assez explicite. Il faut en tenir compte. Je pense qu'il appartient aux Etats de continuer à défendre ce principe de la souveraineté. Ce n'est pas chose facile puisque ce sont des hommes et des femmes qui sont derrière chaque État concerné. Vous pensez que l'accord de l'année dernière entre la Grande-Bretagne et l'île Maurice sur l'archipel des Chagos est un bon accord ou un mauvais accord ? Je pense qu'il y a encore des points d'achoppement, si j'ai bien compris, qui restent à être résolus dans l'immédiat. Mais c'est un accord qui permet d'avancer. En tout cas, il y a l'esprit de cet accord qui doit être maintenant respecté, à savoir que la restitution de ce territoire doit se faire avec un accord mutuel sur le contenu même de cet accord. Donc moi, je pense que c'est l'esprit qu'il faut garder en tête et il faut attendre que les négociations aboutissent à leur terme. Et concernant les autres territoires, je pense à Mayotte et aux îles Éparses ? Pour ce qui concerne Mayotte, je crois que c'est entre la France et les Comores dans un premier temps. Mais bien entendu, les Comores étant un membre à part entière de l'Union africaine, le principe même du respect de la souveraineté de ces Etats doit être le principe directeur. Et je laisserai le soin, bien entendu, à ceux qui sont directement concernés dans les négociations de faire aboutir les points qui vont rassurer les uns et les autres. Je ne vais pas m'aventurer à dire ce que je ne peux pas, en tant que candidat, avancer pour des questions bilatérales. Je crois qu'il revient à la France et aux Comores de trouver l'accord qui rassure les uns et les autres. Et concernant les îles Éparses, au large de Madagascar ? Le principe est le même. Je pense qu'il y a des résolutions, depuis 1972, qui sont au niveau des Nations unies et nous continuons à échanger nos points de vue pour que nous puissions trouver la meilleure formule pour que, une fois de plus, la souveraineté soit rassurante pour les uns et les autres. Et puis en même temps, il y a la question environnementale et la question liée aussi aux richesses dans ces zones, donc le plateau de ces îles Éparses. Tout cela n'est pas facile, donc il faut rester optimiste et nous espérons que le comité qui a été mis en place et qui, malheureusement pour diverses raisons, a connu un report dans ses travaux, nous espérons que nous puissions reprendre ces travaux très prochainement. Madagascar va accueillir le sommet de la Commission de l'Océan Indien, je ne sais pas si c'est l'occasion d'évoquer ce sujet bilatéral, mais en tout cas, nous continuons à espérer que la diplomatie va gagner en termes d'efficacité et que tout le monde soit rassuré au final. Oui, car derrière la question des îles Éparses, il y a celle de l'espace maritime et de son exploitation, soit par Madagascar, soit par la France. C'est ça ? Tout à fait. C’est une question délicate puisque ça touche donc à une dimension plus économique. Et bien entendu, ce n'est pas une simple question de souveraineté politique et d'identité, mais c'est aussi cet aspect économique qui est tout aussi important.…
Bun venit la Player FM!
Player FM scanează web-ul pentru podcast-uri de înaltă calitate pentru a vă putea bucura acum. Este cea mai bună aplicație pentru podcast și funcționează pe Android, iPhone și pe web. Înscrieți-vă pentru a sincroniza abonamentele pe toate dispozitivele.