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Compétences en matière d’investissement pour les jeunes épargnants

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Dans cet épisode, James Parkyn et François Doyon La Rochelle passent en revue le dernier livret électronique écrit par James Parkyn intitulé Compétences en matière d’investissement pour les jeunes épargnants.

Ce livret électronique est disponible sur le site Web de Sujet Capital et dans la section de notre équipe sur le site Web de PWL Capital. Il fournit d'importantes connaissances pratiques qui aideront les jeunes épargnants à prendre les bonnes décisions financières.

Livret électronique:

https://www.pwlcapital.com/fr/?p=17970

Lire le script :

  1. Introduction :

François Doyon La Rochelle: Bienvenue à Sujet Capital, un Balado mensuel à propos de la gestion passive de portefeuille et de la planification financière et fiscale pour les investisseurs à long terme.

Vos hôtes pour ce Balado sont James Parkyn et moi-même François Doyon La Rochelle, tous deux gestionnaires de portefeuilles avec PWL Capital.

Au programme aujourd’hui pour l’épisode #54 :

Dans cet épisode, nous passerons en revue le dernier livret électronique écrit par James intitulé - Compétences en matière d’investissement pour les jeunes épargnants.

Bonne écoute !

  1. Compétences en matière d’investissement pour les jeunes épargnants :

François Doyon La Rochelle : Dans le podcast d'aujourd'hui, on va aborder un seul sujet, on va discuter du dernier livret électronique que tu as écrit James qui est intitulé Compétences en matière d’investissement pour les jeunes épargnants. Ce livret est disponible sur notre site Sujet Capital et aussi sur la page de notre équipe au sein du site PWL Capital. Il fait partie d'un effort important dans notre équipe car on a pris une décision stratégique il y a quelques années pour ajouter des clients de la nouvelle génération à notre pratique, ce qui inclut les enfants de nos clients actuels.

James Parkyn : Oui, effectivement, il s'agit d'un gros mandat, car ces jeunes clients en sont, pour plusieurs, seulement aux premiers stades de l'apprentissage de l'épargne et de l'investissement. Pour d’autres, on voit que leur réflexion et leur expérience sont étonnamment avancées. Dans le cas des enfants de nos clients, les parents sont en fait très heureux que nous entreprenions cette initiative. Pour eux, ça fait partie des valeurs familiales de les aider à développer ce qu'ils considèrent comme une compétence essentielle pour la suite de leur vie. Beaucoup d'entre eux réalisent également qu'ils auraient aimé commencer beaucoup plus tôt.

François Doyon La Rochelle : Pour nos auditeurs, il s'agit d'un livret électronique, donc relativement court (28 pages), avec beaucoup d'images et d'illustrations graphiques, qui se veut facile à lire et sans trop de jargon. James, quel est le message principal que tu veux essayer de faire passer aux jeunes épargnants ?

James Parkyn : Mon message principal porte sur l'importance de commencer tôt. C'est une compétence qui vous servira sur tout au long de votre vie et vous donnera la confiance nécessaire pour prendre des décisions financières intelligentes. Pour que les choses soient claires pour nos auditeurs, nous entendons par "compétences pour la vie" les compétences dont vous avez besoin pour tirer le meilleur parti de la vie. Toute compétence utile dans la vie peut être considérée comme une compétence de vie. Les jeunes épargnants doivent en faire une priorité.

François Doyon La Rochelle : James tu as eu de nombreuses rencontres avec des jeunes épargnants au cours des dernières années, qu'est-ce que tu as appris ?

James Parkyn : Tout d'abord, je devais connecter avec eux, et j'ai donc décidé d'entamer la conversation en partant du point de vue "Start with Why" (Commencez par le pourquoi). L'idée de « Start with the Why » vient de l'auteur Simon Sinek, qui a écrit un livret bien connu sur le sujet.

François Doyon La Rochelle : Qu'est-ce qui résonne avec eux ? Comment fais-tu pour les intéresser ?

James Parkyn : J'aime toujours raconter des anecdotes sur la musique. Je mentionne la chanson "Time" de Pink Floyd, tirée de l'album phare "Dark Side of the Moon" publié au début des années 1970.

François Doyon La Rochelle : Un classique, mais c’est surtout de la musique de la génération de leurs parents. Il y a aussi une autre chanson sur cet album qui s'appelle "Money", mais les paroles sont surtout politiques.

James Parkyn : À ma grande surprise, beaucoup de jeune connaissent Pink Floyd et la chanson. Ce que j'aime vraiment dans les paroles de la chanson "Time", c'est qu'elles transmettent un message clé sur l'importance de commencer tôt. Je soupçonne le groupe de ne pas s'en être rendu compte lorsqu'il a écrit ces paroles, mais d'une manière ou d'une autre, ils ont relayé un message fondamental pour les jeunes épargnants.

François Doyon La Rochelle : C’est quoi le message, qu’est-ce que les paroles disent ?

James Parkyn : Traduction libre ici des paroles. "Faire défiler les moments qui composent une journée ennuyeuse. Gâcher les heures avec désinvolture. Se trainer sur un bout de terrain dans sa ville natale. Attendre que quelqu'un ou quelque chose vous montre le chemin. Fatigué de se prélasser au soleil, rester à la maison pour regarder la pluie. Vous êtes jeune, la vie est longue et vous avez du temps à tuer aujourd'hui. Et puis un jour, vous vous apercevez que dix ans se sont écoulés derrière vous. Personne ne vous a dit quand courir, vous avez raté le coup de départ".

François Doyon La Rochelle : C'est incroyable à quel point le message est pertinent pour notre sujet. Ce nouveau livret électronique a pour but d'aider les jeunes épargnants à comprendre l'importance de commencer dès maintenant. Il n'y aura personne pour donner le départ, pour vous dire de commencer à apprendre et à investir.

James Parkyn : Exactement François. Pour moi, c'est une vraie joie de voir la lumière s'allumer, de voir que les jeunes réalisent que les concepts sur l’investissement que j’apporte sont vraiment "accessibles".

François Doyon La Rochelle : J'aime ton choix du mot "accessible" parce que c’est très stimulant pour les jeunes de savoir et de sentir qu’ils peuvent y arriver. James, entrons dans le vif du sujet. Quelles sont les compétences que les jeunes épargnants doivent développer ?

James Parkyn : On couvre sept compétences en matière d'investissement. La première compétence est "Point de départ". Pour certains jeunes épargnants, l'investissement peut être effrayant : "Par où commencer ? C'est tellement compliqué !" Pire encore, certains jeunes épargnants peuvent se demander : "Pourquoi dois-je y porter attention maintenant ? J'ai toute la vie devant moi !" Lorsqu'on débute, ce n’est pas facile de trouver le meilleur moyen d'atteindre les objectifs financiers que l'on s'est fixés pour soi et pour sa famille. Il y a tant de priorités concurrentes à prendre en compte et les ressources à consacrer à l'une d'entre elles sont limitées.

François Doyon La Rochelle : Je pense que les jeunes épargnants ont beaucoup trop d'informations à leur disposition dans le monde branché d'aujourd'hui, avec Internet et les médias sociaux qui sont omniprésents. En fait, je pense que ce dont ils ont besoin ce sont des connaissances réelles et des informations pratiques qu'ils peuvent utiliser pour démarrer et les aider dans ce nouveau voyage qu'ils commencent.

James Parkyn : Je suis d'accord et c'est pourquoi on explique les concepts clés pour aider les jeunes épargnants à franchir les premières étapes critiques de leur parcours financier. Eh oui, François, on espère qu'ils apprendront à prendre les bonnes décisions et à éviter de faire des erreurs majeures.

François Doyon La Rochelle : Dans la partie, pour commencer, tu expliques, James, la magie des intérêts composés. Peut-être que tu pourrais l’expliquer à nos auditeurs, c’est quoi les intérêts composés ?

James Parkyn : Le concept des intérêts composés n'est pas une mince affaire. Albert Einstein l'a qualifié de huitième merveille du monde. C'est l'intérêt sur l'intérêt que vous avez déjà gagné. En d'autres termes, la capitalisation est l'argent que vous gagnez sur votre investissement initial, plus l'argent que vous gagnez sur les rendements déjà accumulés au fil du temps.

François Doyon La Rochelle : Une autre raison importante qui justifie de commencer tôt votre parcours d'investisseur, c’est de prendre l'habitude d'épargner tout en apprenant les principes de base l'investissement et en renforçant votre confiance.

James Parkyn : Précisément ! Lorsqu’on traverse de nombreux marchés baissiers, et comme tu le sais, François, on en a connu quatre depuis 2000, l’expérience acquise en tant qu'investisseur avec une mentalité à long terme fait en sorte que nous sommes moins enclin à vendre en panique. On apprend qu’un portefeuille diversifié et bien conçu va se rétablir et continuer à augmenter de valeur une fois la crise passé.

François Doyon La Rochelle : Avec ton expérience James c’est quoi la meilleure façon de commencer ?

James Parkyn : Les jeunes épargnants devraient mettre en place un retrait automatique de leur compte bancaire qui va directement dans un compte d'investissement. C'est ce qu'on appelle se payer en premier (avant toutes les autres dépenses), et ça fonctionne parce que vous adaptez naturellement vos dépenses au montant d'argent dont vous disposez après votre épargne.

François Doyon La Rochelle : James pourrais-tu nous parler de la deuxième compétence que les jeunes épargnants doivent acquérir : Tu l’as appelé, gérer son capital humain.

James Parkyn : De nombreuses personnes ne sont pas conscientes de leur actif le plus précieux. Il reste caché à la vue de tous parce qu'il est considéré comme acquis. Quel est cet actif ? C’est votre potentiel à générer des revenus tout au long de votre vie. Il s'agit de votre capital humain, que l'on peut définir comme la valeur actuelle de tous vos revenus futurs. Pour la plupart des gens, ça représente un chiffre énorme, surtout s'ils sont jeunes. Votre capital humain est d'autant plus précieux parce qu'il constitue une protection contre l'inflation. Ce que je veux dire par ça c’est que les revenus ont tendance à augmenter avec le coût de la vie.

François Doyon La Rochelle : James, pourrais-tu expliquer ce qu’est la "valeur actuelle de tous vos revenus futurs". Je pense que c’est un peu du jargon pour nos auditeurs et les jeunes épargnants.

James Parkyn : Le capital humain est la valeur actuelle de tous les salaires futurs provenant du travail. Vous pouvez augmenter votre capital humain en poursuivant vos études ou en suivant une formation en cours d'emploi. Pensez à tous les revenus futurs que vous percevrez en tant que rémunération jusqu'au moment où vous prendrez votre retraite et ensuite estimé ce que ça vaudrait comme somme forfaitaire pour du capital à investir.

François Doyon La Rochelle : Au fur et à mesure qu'il se développe, vous devez également protéger votre capital humain de la même manière que vous protégez d'autres actifs importants. Comme une automobile ou une assurance habitation.

James Parkyn : Si vous êtes comme la plupart des gens, vous serez riche en capital humain au début de votre vie professionnelle, mais pauvre en capital financier. Au cours de votre carrière, votre objectif devrait être de convertir votre capital humain en capital financier en gagnant de l'argent, en épargnant et en prenant de bonnes décisions en matière d'investissement. Les deux formes de capital sont importantes, accordez-leur l'attention qu'elles méritent.

François Doyon La Rochelle : Si l'on ajoute à ça le rendement composé du capital humain et financier, c'est ainsi que l'on parvient à l'indépendance financière, quelle que soit votre définition personnelle. James, parlons maintenant de la troisième compétence que les jeunes épargnants doivent développer : Cultiver un état d'esprit d'investisseur.

James Parkyn : De nombreuses personnes abordent l'investissement comme s'il s'agissait d'un jeu d’hasard, que l'on peut gagner en pariant sur le dernier titre à la mode ou la dernière tendance en matière d'investissement. Blackrock Asset Management a mené une enquête en 2015, et 51 % des Canadiens ont déclaré à l'époque qu'ils pensaient que l'investissement pour eux ressemblait à un jeu de hasard. Même si l'investissement et les jeux de hasard impliquent tous deux de risquer de l'argent dans l'espoir de réaliser un gain financier, la similitude s'arrête là. L'investissement - lorsqu'il est bien fait - consiste à acheter des actifs dont le rendement attendu est positif grâce aux revenus qu'ils génèrent et/ou à l'appréciation du capital à long terme.

François Doyon La Rochelle : Nous avons abordé ce concept dans un podcast précédent. La différence entre investir et spéculer est parfois une question de perspective et de temps. La spéculation signifie souvent que l'on s'attend à des gains faciles à court terme. C'est quelque chose qui nous interpelle même nous les professionnels.

James Parkyn : Je suis d'accord François. Mais pour les jeunes épargnants, le savoir-faire à développer est de s'en tenir patiemment à un portefeuille largement diversifié qui reflète leur tolérance au risque et d'accepter que cette philosophie d’investissement ne produise peut-être pas l'excitation de toucher le jackpot sur une action ou une crypto-monnaie à la mode. Ils ne devraient pas investir pour des sensations fortes. Votre but devrait être d'atteindre vos objectifs financiers à long terme, et ce n'est pas quelque chose avec lequel il faut jouer. J'ai déjà entendu dire qu'il n'était pas grave de perdre de l'argent quand on est jeune, car on peut se rattraper plus tard dans la vie. Je déteste cette façon de penser et je dis aux jeunes épargnants d’y penser à deux fois, car si l'on prend en compte l’effet de la capitalisation sur plusieurs décennies de l’argent perdu, la perte est beaucoup plus importante.

François Doyon La Rochelle : On poursuit avec la quatrième compétence que les jeunes épargnants doivent acquérir : Garder le cap sur le long terme. James, c’est quoi ton message ?

James Parkyn : Les investisseurs qui réussissent prennent des décisions financières cohérentes et intelligentes et s'y tiennent malgré les hauts et les bas du marché sur une période de plusieurs dizaines d'années. Cela exige de la discipline, une compétence essentielle à acquérir dès le début de votre vie d'investisseur. Élaborez votre plan d’investissement et respectez-le.

François Doyon La Rochelle : Donc Il s'agit de ne pas se laisser piéger par le bruit des médias et de ne pas faire des transactions en fonction des événements à court terme sur les marchés financiers et des nouvelles économiques. On a parlé souvent dans notre podcast de la nécessité d'éviter le "market timing". Les académiciens ont déterminé que c’est une des pires erreurs qu’on peut faire pour détruire son patrimoine. Une forte baisse des marchés peut être particulièrement difficile à digérer pour certaines personnes. Ils se persuadent qu'ils peuvent sortir du marché maintenant et y revenir quand les choses iront mieux.

James Parkyn : Cependant, essayer de prévoir le marché pose au moins deux problèmes. Premièrement, si vous vendez maintenant, quand saurez-vous qu'il est sûr de revenir sur le marché ? Deuxièmement, si vous vendez, vous risquez de rater des gains pendant que vous êtes sur la touche, ce qui peut avoir un impact considérable sur vos rendements à long terme. Bien que ça peut être difficile, la meilleure stratégie d'investissement, est de détenir un portefeuille d'investissements largement diversifiés et gérés passivement, dans les bons comme dans les mauvais moments. Pourquoi une gestion passive ? Parce que la recherche montre clairement que la plupart des gestionnaires de fonds actifs sous-performent leur indice de référence au cours d'une année donnée.

François Doyon La Rochelle : La cinquième compétence à acquérir est de : Comprendre les biais comportementaux. James, qu’est-ce que tu dis aux jeunes épargnants sur les aspects psychologiques de l'investissement ?

James Parkyn : Je leur dis qu'ils doivent comprendre comment leurs instincts humains fondamentaux peuvent les amener à prendre de mauvaises décisions financières. Nous sommes tous la proie de biais comportementaux et émotionnels qui peuvent nous conduire à de graves erreurs d'investissement.

François Doyon La Rochelle : Pour contrôler l'influence des biais comportementaux et émotionnels, il faut d'abord en être conscient, puis revenir à une pensée rationnelle et à de bons processus de prise de décision. Quels sont les principaux biais ?

James Parkyn : La finance comportementale est un domaine en plein essor, deux prix Nobel ont été décernés à des académiques pour leurs travaux dans ce domaine au cours des 20 dernières années. Il existe une quantité étonnante de recherches sur les biais comportementaux. Je mets en évidence les quatre principaux biais sur lesquels les jeunes épargnants devraient, selon moi, porter leur attention. Vous devrez vous protéger contre ces biais et d'autres biais cognitifs et émotionnels tout au long de votre vie d'investisseur.

  1. Biais de récurrence : Il s'agit de la tendance à accorder plus d'importance aux événements qui se sont produits dans un passé récent. Le biais de récence peut vous amener à vous écarter de votre plan d'investissement pour profiter d'une tendance haussière du marché ou pour vendre lors d'un repli du marché.

  1. L'excès de confiance : Il est fréquent que les gens développent une confiance injustifiée en leurs propres capacités, y compris en leur capacité à réaliser des profits exceptionnels sur les marchés financiers. L'excès de confiance peut conduire les investisseurs à faire des paris risqués sur la base d'une croyance erronée en leur capacité à prédire l'avenir.

  1. Biais de confirmation : Cela se produit lorsque les investisseurs recherchent des informations qui confirment leur point de vue et négligent les opinions divergentes.

  1. L’aversion aux pertes : Les chercheurs en finance comportementale ont déterminé que les gens ressentent la douleur d'une perte environ deux fois plus fortement que le plaisir qu'ils retirent d'un gain équivalent. L'aversion pour les pertes est un autre biais qui peut fausser votre prise de décision en vous amenant à privilégier l'évitement des pertes par rapport aux gains.

François Doyon La Rochelle : Des bons conseils en matière d'investissement et des bonnes habitudes tels que l'examen annuel du portefeuille, les cotisations automatiques et le rééquilibrage périodique du portefeuille peuvent vous aider à maîtriser vos émotions et à maintenir votre plan d’investissement sur la bonne voie.

James Parkyn : Diversifier son portefeuille en détenant un grand nombre d'investissements sur différents marchés est une stratégie fondamentale pour investir avec succès. L'économiste Harry Markowitz, lauréat du prix Nobel, l'a fameusement décrite comme "le seul repas gratuit en finance" ou « The only free lunch in finance »

François Doyon La Rochelle : Effectivement, Markowitz a démontré qu'en combinant des actifs qui performent différemment au fil du temps, vous réduisez le risque global de votre portefeuille sans réduire les rendements attendus.

James Parkyn : Il s'agit de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Lorsque vous ne possédez que quelques actions de compagnies dans votre portefeuille, la faillite d’une de ces compagnies peut entraîner une perte permanente de votre épargne. Alors que si vous possédez de nombreux titres - idéalement toutes les actions d'un marché donné - les mauvaises performances de certaines seront compensées par les meilleures performances des autres.

François Doyon La Rochelle : Une petite mise en garde, Ça ne veut pas dire que vous ne perdrez jamais, mais que vos gains et vos pertes reflèteront celles du marché dans son ensemble. Vous avez éliminé ce que l'on appelle le risque non systématique, c'est-à-dire le risque propre à une entreprise, une compagnie, ou à un secteur spécifique.

James Parkyn : Le même principe s'applique à la détention de différents types d'actifs tels que les actions, les obligations et l'immobilier. Chacun d'entre eux produit des rendements différents au cours d'une période donnée et en les combinant dans un portefeuille, vous en réduisez le risque.

François Doyon La Rochelle : Ça peut surprendre, mais les études démontrent que de nombreux investisseurs détiennent encore des portefeuilles terriblement sous-diversifiés.

James Parkyn : Heureusement, les jeunes épargnants peuvent éviter de faire cette erreur fondamentale en achetant simplement des fonds gérés passivement qui permettent une large diversification à un coût très faible.

François Doyon La Rochelle : La septième et dernière compétence que les jeunes épargnants doivent acquérir est celle de : Contrôler ses émotions. C’est quoi la différence entre cette compétence et l'apprentissage des biais comportementaux ?

James Parkyn : Excellente question, Francois. Le message que je veux faire passer ici encore une fois est qu'il faut faire attention à la façon dont on réagit émotionnellement à la volatilité des marchés. L'une des mesures les plus importantes est d'ignorer le bruit des médias concernant les mouvements quotidiens des marchés et de se concentrer plutôt sur un plan financier à long terme. Ce plan doit prévoir une répartition des actifs en fonction de vos objectifs et de votre tolérance au risque. Lorsque les marchés évoluent à la hausse ou à la baisse, vous rééquilibrez périodiquement votre portefeuille en fonction de votre allocation d'actifs cible et vous restez confiant dans le fait que le processus fonctionne à long terme.

François Doyon La Rochelle : Comme on l’a déjà dit, le secteur des services financiers et les médias financiers encouragent la gestion active, ce qui nous pousse à faire beaucoup de transactions. Pensez à toutes les publicités du secteur montrant une personne devant un écran avec des côtes boursière et des graphiques. Malheureusement, de nombreux investisseurs associent faire des transactions à la création de valeur.

James Parkyn : J'ai une excellente citation d'un collaborateur de longue date de Warrant Buffett, Louis Simpson, qui supervisait les investissements de la gigantesque filiale d'assurance GEICO de Berkshire Hathaway. Il a dit un jour : "Nous réfléchissons plus que nous n'agissons. Un grand nombre d’investisseurs agissent beaucoup et ne réfléchissent pas beaucoup". Pour moi, cette phrase reflète la façon dont nous gérons l'argent de nos clients et ce qui nous différencie de la plupart des acteurs du secteur des services financiers. Nous achetons avec beaucoup de soin, nous conservons et différons les impôts et nous rééquilibrons lorsque c’est pertinent. Nous faisons tout ça en respectant le plan d’investissement bien conçu de nos clients.

François Doyon La Rochelle : J'aime aussi cette citation. Louis A. Simpson était l'un des gestionnaires de fonds préférés de Warren Buffett et, à un moment donné, un successeur potentiel. Il était beaucoup moins connu que Buffett ou Charlie Munger. Malheureusement, il est décédé au début de l'année 2022 à l'âge de 85 ans. Je devrai préciser ici pour nos auditeurs qu'en agissant beaucoup, il voulait dire en négociant beaucoup.

Revenons maintenant à nos moutons. Lorsque les marchés sont à la hausse, il est relativement facile de contrôler vos émotions pour la plupart des investisseurs qui voit leurs portefeuilles prendre de la valeur de jour en jour.

James Parkyn : Les marchés baissiers font partie de la vie d'un investisseur. C'est en prenant des risques contrôlés que l'on obtient des rendements et que l'on construit son patrimoine. Cependant, les marchés baissiers peuvent créer de l'anxiété et une pression à agir qui peut parfois sembler insurmontable. C'est à ce moment-là que les investisseurs doivent contrôler leurs émotions car c’est là qu’ils commettent le plus souvent des erreurs qui entraînent une perte permanente de capital.

François Doyon La Rochelle : Vos pensées peuvent être trompeuses. Vous pouvez croire que vous prenez des décisions rationnelles alors qu'en réalité vos actions sont motivées par la peur. C'est pourquoi vous devez vous préparer aux baisses des marchés en vous efforçant de reconnaître les moments où vous vous sentez stressé pour que vous puissiez ensuite gérer vos émotions.

James, tu recommande également des livres. Quels livres recommandes-tu ?

James Parkyn : Tout d'abord, je recommande aux jeunes épargnants de lire notre livret électronique " les 7 péchés capitaux de l’investissement" que nous avons publié en 2021. Il s'agit en quelque sorte d'un complément à ce nouveau livret électronique.

Je recommande également aux jeunes épargnants qui souhaitent approfondir leurs connaissances de lire deux ouvrages incontournables :

  1. The Psychology of Money (La psychologie de l'argent) par Morgan Housel : L'auteur primé Morgan Housel présente 19 histoires courtes explorant les étranges façons dont les gens pensent à l'argent et vous apprend à mieux comprendre l'un des sujets les plus importants de la vie.

  1. Think, Act, and Invest Like Warren Buffett (Pensez, agissez et investissez comme Warren Buffett) par Larry E. Swedroe : Warren Buffett. Bien qu'il soit impossible d'investir exactement comme lui, Think, Act, and Invest Like Warren Buffett propose une approche d'investissement solide et sensée, basée sur les conseils de Buffett en matière de stratégies d'investissement.

François Doyon La Rochelle : James, quels livres recommandes-tu recommande pour les parents ?

James Parkyn : Je recommande deux livres différents mais tout aussi bons :

  1. It Makes Total Cents de Tom Henske. Il s'agit d'un auteur américain. Certains éléments de ce livre sont spécifiques aux investisseurs américains et reflètent les lois fiscales américaines. It Makes Total Cents (épelé avec un "c" pour faire un jeu de mots avec le mot sense) est un guide court et facile à lire pour aider les parents. Ce livre concis est conçu pour être lu à raison d'un chapitre par mois et couvre les 12 sujets financiers les plus importants qu'un enfant doit comprendre avant d'entrer à l'université ou au collège.

  1. The Wisest Investment de Robin Taub. Elle est canadienne et son livre vise à enseigner à vos enfants à être responsables, indépendants et intelligents en matière d'argent. Robin Taub propose une feuille de route pour enseigner l'argent à vos enfants.

L'éducation financière a longtemps été un sujet ignoré et il en résulte que, génération après génération, les enfants entrent dans l'âge adulte sans maîtriser les bases de l'argent. Cela conduit à un stress inutile à l'âge adulte et, en fin de compte, à des problèmes de santé.

  1. Conclusion :

François Doyon La Rochelle : Voilà pour le podcast d’aujourd’hui intitulé Compétences en matière d’investissement pour les jeunes épargnants. Merci James Parkyn d’avoir partagé ton expertise et ton savoir.

James Parkyn : il m’a fait plaisir Francois.

François Doyon La Rochelle : Hé bien c’est tout pour ce 54ième épisode de Sujet Capital ! Nous espérons que vous avez aimé.

N’hésitez pas à nous envoyer vos questions et suggestions. Vous pouvez nous joindre par courriel à: sujetcapital@pwlcapital.com

De plus, si vous aimez notre podcast, partagez-le avec votre famille et vos amis et si vous n'y êtes pas abonné, faites-le SVP.

Encore une fois, merci d’être à l’écoute et joignez-vous à nous pour notre prochain épisode qui sortira le 2 aout.

A bientôt!

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  1. Introduction :

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Dans cet épisode, nous passerons en revue le dernier livret électronique écrit par James intitulé - Compétences en matière d’investissement pour les jeunes épargnants.

Bonne écoute !

  1. Compétences en matière d’investissement pour les jeunes épargnants :

François Doyon La Rochelle : Dans le podcast d'aujourd'hui, on va aborder un seul sujet, on va discuter du dernier livret électronique que tu as écrit James qui est intitulé Compétences en matière d’investissement pour les jeunes épargnants. Ce livret est disponible sur notre site Sujet Capital et aussi sur la page de notre équipe au sein du site PWL Capital. Il fait partie d'un effort important dans notre équipe car on a pris une décision stratégique il y a quelques années pour ajouter des clients de la nouvelle génération à notre pratique, ce qui inclut les enfants de nos clients actuels.

James Parkyn : Oui, effectivement, il s'agit d'un gros mandat, car ces jeunes clients en sont, pour plusieurs, seulement aux premiers stades de l'apprentissage de l'épargne et de l'investissement. Pour d’autres, on voit que leur réflexion et leur expérience sont étonnamment avancées. Dans le cas des enfants de nos clients, les parents sont en fait très heureux que nous entreprenions cette initiative. Pour eux, ça fait partie des valeurs familiales de les aider à développer ce qu'ils considèrent comme une compétence essentielle pour la suite de leur vie. Beaucoup d'entre eux réalisent également qu'ils auraient aimé commencer beaucoup plus tôt.

François Doyon La Rochelle : Pour nos auditeurs, il s'agit d'un livret électronique, donc relativement court (28 pages), avec beaucoup d'images et d'illustrations graphiques, qui se veut facile à lire et sans trop de jargon. James, quel est le message principal que tu veux essayer de faire passer aux jeunes épargnants ?

James Parkyn : Mon message principal porte sur l'importance de commencer tôt. C'est une compétence qui vous servira sur tout au long de votre vie et vous donnera la confiance nécessaire pour prendre des décisions financières intelligentes. Pour que les choses soient claires pour nos auditeurs, nous entendons par "compétences pour la vie" les compétences dont vous avez besoin pour tirer le meilleur parti de la vie. Toute compétence utile dans la vie peut être considérée comme une compétence de vie. Les jeunes épargnants doivent en faire une priorité.

François Doyon La Rochelle : James tu as eu de nombreuses rencontres avec des jeunes épargnants au cours des dernières années, qu'est-ce que tu as appris ?

James Parkyn : Tout d'abord, je devais connecter avec eux, et j'ai donc décidé d'entamer la conversation en partant du point de vue "Start with Why" (Commencez par le pourquoi). L'idée de « Start with the Why » vient de l'auteur Simon Sinek, qui a écrit un livret bien connu sur le sujet.

François Doyon La Rochelle : Qu'est-ce qui résonne avec eux ? Comment fais-tu pour les intéresser ?

James Parkyn : J'aime toujours raconter des anecdotes sur la musique. Je mentionne la chanson "Time" de Pink Floyd, tirée de l'album phare "Dark Side of the Moon" publié au début des années 1970.

François Doyon La Rochelle : Un classique, mais c’est surtout de la musique de la génération de leurs parents. Il y a aussi une autre chanson sur cet album qui s'appelle "Money", mais les paroles sont surtout politiques.

James Parkyn : À ma grande surprise, beaucoup de jeune connaissent Pink Floyd et la chanson. Ce que j'aime vraiment dans les paroles de la chanson "Time", c'est qu'elles transmettent un message clé sur l'importance de commencer tôt. Je soupçonne le groupe de ne pas s'en être rendu compte lorsqu'il a écrit ces paroles, mais d'une manière ou d'une autre, ils ont relayé un message fondamental pour les jeunes épargnants.

François Doyon La Rochelle : C’est quoi le message, qu’est-ce que les paroles disent ?

James Parkyn : Traduction libre ici des paroles. "Faire défiler les moments qui composent une journée ennuyeuse. Gâcher les heures avec désinvolture. Se trainer sur un bout de terrain dans sa ville natale. Attendre que quelqu'un ou quelque chose vous montre le chemin. Fatigué de se prélasser au soleil, rester à la maison pour regarder la pluie. Vous êtes jeune, la vie est longue et vous avez du temps à tuer aujourd'hui. Et puis un jour, vous vous apercevez que dix ans se sont écoulés derrière vous. Personne ne vous a dit quand courir, vous avez raté le coup de départ".

François Doyon La Rochelle : C'est incroyable à quel point le message est pertinent pour notre sujet. Ce nouveau livret électronique a pour but d'aider les jeunes épargnants à comprendre l'importance de commencer dès maintenant. Il n'y aura personne pour donner le départ, pour vous dire de commencer à apprendre et à investir.

James Parkyn : Exactement François. Pour moi, c'est une vraie joie de voir la lumière s'allumer, de voir que les jeunes réalisent que les concepts sur l’investissement que j’apporte sont vraiment "accessibles".

François Doyon La Rochelle : J'aime ton choix du mot "accessible" parce que c’est très stimulant pour les jeunes de savoir et de sentir qu’ils peuvent y arriver. James, entrons dans le vif du sujet. Quelles sont les compétences que les jeunes épargnants doivent développer ?

James Parkyn : On couvre sept compétences en matière d'investissement. La première compétence est "Point de départ". Pour certains jeunes épargnants, l'investissement peut être effrayant : "Par où commencer ? C'est tellement compliqué !" Pire encore, certains jeunes épargnants peuvent se demander : "Pourquoi dois-je y porter attention maintenant ? J'ai toute la vie devant moi !" Lorsqu'on débute, ce n’est pas facile de trouver le meilleur moyen d'atteindre les objectifs financiers que l'on s'est fixés pour soi et pour sa famille. Il y a tant de priorités concurrentes à prendre en compte et les ressources à consacrer à l'une d'entre elles sont limitées.

François Doyon La Rochelle : Je pense que les jeunes épargnants ont beaucoup trop d'informations à leur disposition dans le monde branché d'aujourd'hui, avec Internet et les médias sociaux qui sont omniprésents. En fait, je pense que ce dont ils ont besoin ce sont des connaissances réelles et des informations pratiques qu'ils peuvent utiliser pour démarrer et les aider dans ce nouveau voyage qu'ils commencent.

James Parkyn : Je suis d'accord et c'est pourquoi on explique les concepts clés pour aider les jeunes épargnants à franchir les premières étapes critiques de leur parcours financier. Eh oui, François, on espère qu'ils apprendront à prendre les bonnes décisions et à éviter de faire des erreurs majeures.

François Doyon La Rochelle : Dans la partie, pour commencer, tu expliques, James, la magie des intérêts composés. Peut-être que tu pourrais l’expliquer à nos auditeurs, c’est quoi les intérêts composés ?

James Parkyn : Le concept des intérêts composés n'est pas une mince affaire. Albert Einstein l'a qualifié de huitième merveille du monde. C'est l'intérêt sur l'intérêt que vous avez déjà gagné. En d'autres termes, la capitalisation est l'argent que vous gagnez sur votre investissement initial, plus l'argent que vous gagnez sur les rendements déjà accumulés au fil du temps.

François Doyon La Rochelle : Une autre raison importante qui justifie de commencer tôt votre parcours d'investisseur, c’est de prendre l'habitude d'épargner tout en apprenant les principes de base l'investissement et en renforçant votre confiance.

James Parkyn : Précisément ! Lorsqu’on traverse de nombreux marchés baissiers, et comme tu le sais, François, on en a connu quatre depuis 2000, l’expérience acquise en tant qu'investisseur avec une mentalité à long terme fait en sorte que nous sommes moins enclin à vendre en panique. On apprend qu’un portefeuille diversifié et bien conçu va se rétablir et continuer à augmenter de valeur une fois la crise passé.

François Doyon La Rochelle : Avec ton expérience James c’est quoi la meilleure façon de commencer ?

James Parkyn : Les jeunes épargnants devraient mettre en place un retrait automatique de leur compte bancaire qui va directement dans un compte d'investissement. C'est ce qu'on appelle se payer en premier (avant toutes les autres dépenses), et ça fonctionne parce que vous adaptez naturellement vos dépenses au montant d'argent dont vous disposez après votre épargne.

François Doyon La Rochelle : James pourrais-tu nous parler de la deuxième compétence que les jeunes épargnants doivent acquérir : Tu l’as appelé, gérer son capital humain.

James Parkyn : De nombreuses personnes ne sont pas conscientes de leur actif le plus précieux. Il reste caché à la vue de tous parce qu'il est considéré comme acquis. Quel est cet actif ? C’est votre potentiel à générer des revenus tout au long de votre vie. Il s'agit de votre capital humain, que l'on peut définir comme la valeur actuelle de tous vos revenus futurs. Pour la plupart des gens, ça représente un chiffre énorme, surtout s'ils sont jeunes. Votre capital humain est d'autant plus précieux parce qu'il constitue une protection contre l'inflation. Ce que je veux dire par ça c’est que les revenus ont tendance à augmenter avec le coût de la vie.

François Doyon La Rochelle : James, pourrais-tu expliquer ce qu’est la "valeur actuelle de tous vos revenus futurs". Je pense que c’est un peu du jargon pour nos auditeurs et les jeunes épargnants.

James Parkyn : Le capital humain est la valeur actuelle de tous les salaires futurs provenant du travail. Vous pouvez augmenter votre capital humain en poursuivant vos études ou en suivant une formation en cours d'emploi. Pensez à tous les revenus futurs que vous percevrez en tant que rémunération jusqu'au moment où vous prendrez votre retraite et ensuite estimé ce que ça vaudrait comme somme forfaitaire pour du capital à investir.

François Doyon La Rochelle : Au fur et à mesure qu'il se développe, vous devez également protéger votre capital humain de la même manière que vous protégez d'autres actifs importants. Comme une automobile ou une assurance habitation.

James Parkyn : Si vous êtes comme la plupart des gens, vous serez riche en capital humain au début de votre vie professionnelle, mais pauvre en capital financier. Au cours de votre carrière, votre objectif devrait être de convertir votre capital humain en capital financier en gagnant de l'argent, en épargnant et en prenant de bonnes décisions en matière d'investissement. Les deux formes de capital sont importantes, accordez-leur l'attention qu'elles méritent.

François Doyon La Rochelle : Si l'on ajoute à ça le rendement composé du capital humain et financier, c'est ainsi que l'on parvient à l'indépendance financière, quelle que soit votre définition personnelle. James, parlons maintenant de la troisième compétence que les jeunes épargnants doivent développer : Cultiver un état d'esprit d'investisseur.

James Parkyn : De nombreuses personnes abordent l'investissement comme s'il s'agissait d'un jeu d’hasard, que l'on peut gagner en pariant sur le dernier titre à la mode ou la dernière tendance en matière d'investissement. Blackrock Asset Management a mené une enquête en 2015, et 51 % des Canadiens ont déclaré à l'époque qu'ils pensaient que l'investissement pour eux ressemblait à un jeu de hasard. Même si l'investissement et les jeux de hasard impliquent tous deux de risquer de l'argent dans l'espoir de réaliser un gain financier, la similitude s'arrête là. L'investissement - lorsqu'il est bien fait - consiste à acheter des actifs dont le rendement attendu est positif grâce aux revenus qu'ils génèrent et/ou à l'appréciation du capital à long terme.

François Doyon La Rochelle : Nous avons abordé ce concept dans un podcast précédent. La différence entre investir et spéculer est parfois une question de perspective et de temps. La spéculation signifie souvent que l'on s'attend à des gains faciles à court terme. C'est quelque chose qui nous interpelle même nous les professionnels.

James Parkyn : Je suis d'accord François. Mais pour les jeunes épargnants, le savoir-faire à développer est de s'en tenir patiemment à un portefeuille largement diversifié qui reflète leur tolérance au risque et d'accepter que cette philosophie d’investissement ne produise peut-être pas l'excitation de toucher le jackpot sur une action ou une crypto-monnaie à la mode. Ils ne devraient pas investir pour des sensations fortes. Votre but devrait être d'atteindre vos objectifs financiers à long terme, et ce n'est pas quelque chose avec lequel il faut jouer. J'ai déjà entendu dire qu'il n'était pas grave de perdre de l'argent quand on est jeune, car on peut se rattraper plus tard dans la vie. Je déteste cette façon de penser et je dis aux jeunes épargnants d’y penser à deux fois, car si l'on prend en compte l’effet de la capitalisation sur plusieurs décennies de l’argent perdu, la perte est beaucoup plus importante.

François Doyon La Rochelle : On poursuit avec la quatrième compétence que les jeunes épargnants doivent acquérir : Garder le cap sur le long terme. James, c’est quoi ton message ?

James Parkyn : Les investisseurs qui réussissent prennent des décisions financières cohérentes et intelligentes et s'y tiennent malgré les hauts et les bas du marché sur une période de plusieurs dizaines d'années. Cela exige de la discipline, une compétence essentielle à acquérir dès le début de votre vie d'investisseur. Élaborez votre plan d’investissement et respectez-le.

François Doyon La Rochelle : Donc Il s'agit de ne pas se laisser piéger par le bruit des médias et de ne pas faire des transactions en fonction des événements à court terme sur les marchés financiers et des nouvelles économiques. On a parlé souvent dans notre podcast de la nécessité d'éviter le "market timing". Les académiciens ont déterminé que c’est une des pires erreurs qu’on peut faire pour détruire son patrimoine. Une forte baisse des marchés peut être particulièrement difficile à digérer pour certaines personnes. Ils se persuadent qu'ils peuvent sortir du marché maintenant et y revenir quand les choses iront mieux.

James Parkyn : Cependant, essayer de prévoir le marché pose au moins deux problèmes. Premièrement, si vous vendez maintenant, quand saurez-vous qu'il est sûr de revenir sur le marché ? Deuxièmement, si vous vendez, vous risquez de rater des gains pendant que vous êtes sur la touche, ce qui peut avoir un impact considérable sur vos rendements à long terme. Bien que ça peut être difficile, la meilleure stratégie d'investissement, est de détenir un portefeuille d'investissements largement diversifiés et gérés passivement, dans les bons comme dans les mauvais moments. Pourquoi une gestion passive ? Parce que la recherche montre clairement que la plupart des gestionnaires de fonds actifs sous-performent leur indice de référence au cours d'une année donnée.

François Doyon La Rochelle : La cinquième compétence à acquérir est de : Comprendre les biais comportementaux. James, qu’est-ce que tu dis aux jeunes épargnants sur les aspects psychologiques de l'investissement ?

James Parkyn : Je leur dis qu'ils doivent comprendre comment leurs instincts humains fondamentaux peuvent les amener à prendre de mauvaises décisions financières. Nous sommes tous la proie de biais comportementaux et émotionnels qui peuvent nous conduire à de graves erreurs d'investissement.

François Doyon La Rochelle : Pour contrôler l'influence des biais comportementaux et émotionnels, il faut d'abord en être conscient, puis revenir à une pensée rationnelle et à de bons processus de prise de décision. Quels sont les principaux biais ?

James Parkyn : La finance comportementale est un domaine en plein essor, deux prix Nobel ont été décernés à des académiques pour leurs travaux dans ce domaine au cours des 20 dernières années. Il existe une quantité étonnante de recherches sur les biais comportementaux. Je mets en évidence les quatre principaux biais sur lesquels les jeunes épargnants devraient, selon moi, porter leur attention. Vous devrez vous protéger contre ces biais et d'autres biais cognitifs et émotionnels tout au long de votre vie d'investisseur.

  1. Biais de récurrence : Il s'agit de la tendance à accorder plus d'importance aux événements qui se sont produits dans un passé récent. Le biais de récence peut vous amener à vous écarter de votre plan d'investissement pour profiter d'une tendance haussière du marché ou pour vendre lors d'un repli du marché.

  1. L'excès de confiance : Il est fréquent que les gens développent une confiance injustifiée en leurs propres capacités, y compris en leur capacité à réaliser des profits exceptionnels sur les marchés financiers. L'excès de confiance peut conduire les investisseurs à faire des paris risqués sur la base d'une croyance erronée en leur capacité à prédire l'avenir.

  1. Biais de confirmation : Cela se produit lorsque les investisseurs recherchent des informations qui confirment leur point de vue et négligent les opinions divergentes.

  1. L’aversion aux pertes : Les chercheurs en finance comportementale ont déterminé que les gens ressentent la douleur d'une perte environ deux fois plus fortement que le plaisir qu'ils retirent d'un gain équivalent. L'aversion pour les pertes est un autre biais qui peut fausser votre prise de décision en vous amenant à privilégier l'évitement des pertes par rapport aux gains.

François Doyon La Rochelle : Des bons conseils en matière d'investissement et des bonnes habitudes tels que l'examen annuel du portefeuille, les cotisations automatiques et le rééquilibrage périodique du portefeuille peuvent vous aider à maîtriser vos émotions et à maintenir votre plan d’investissement sur la bonne voie.

James Parkyn : Diversifier son portefeuille en détenant un grand nombre d'investissements sur différents marchés est une stratégie fondamentale pour investir avec succès. L'économiste Harry Markowitz, lauréat du prix Nobel, l'a fameusement décrite comme "le seul repas gratuit en finance" ou « The only free lunch in finance »

François Doyon La Rochelle : Effectivement, Markowitz a démontré qu'en combinant des actifs qui performent différemment au fil du temps, vous réduisez le risque global de votre portefeuille sans réduire les rendements attendus.

James Parkyn : Il s'agit de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Lorsque vous ne possédez que quelques actions de compagnies dans votre portefeuille, la faillite d’une de ces compagnies peut entraîner une perte permanente de votre épargne. Alors que si vous possédez de nombreux titres - idéalement toutes les actions d'un marché donné - les mauvaises performances de certaines seront compensées par les meilleures performances des autres.

François Doyon La Rochelle : Une petite mise en garde, Ça ne veut pas dire que vous ne perdrez jamais, mais que vos gains et vos pertes reflèteront celles du marché dans son ensemble. Vous avez éliminé ce que l'on appelle le risque non systématique, c'est-à-dire le risque propre à une entreprise, une compagnie, ou à un secteur spécifique.

James Parkyn : Le même principe s'applique à la détention de différents types d'actifs tels que les actions, les obligations et l'immobilier. Chacun d'entre eux produit des rendements différents au cours d'une période donnée et en les combinant dans un portefeuille, vous en réduisez le risque.

François Doyon La Rochelle : Ça peut surprendre, mais les études démontrent que de nombreux investisseurs détiennent encore des portefeuilles terriblement sous-diversifiés.

James Parkyn : Heureusement, les jeunes épargnants peuvent éviter de faire cette erreur fondamentale en achetant simplement des fonds gérés passivement qui permettent une large diversification à un coût très faible.

François Doyon La Rochelle : La septième et dernière compétence que les jeunes épargnants doivent acquérir est celle de : Contrôler ses émotions. C’est quoi la différence entre cette compétence et l'apprentissage des biais comportementaux ?

James Parkyn : Excellente question, Francois. Le message que je veux faire passer ici encore une fois est qu'il faut faire attention à la façon dont on réagit émotionnellement à la volatilité des marchés. L'une des mesures les plus importantes est d'ignorer le bruit des médias concernant les mouvements quotidiens des marchés et de se concentrer plutôt sur un plan financier à long terme. Ce plan doit prévoir une répartition des actifs en fonction de vos objectifs et de votre tolérance au risque. Lorsque les marchés évoluent à la hausse ou à la baisse, vous rééquilibrez périodiquement votre portefeuille en fonction de votre allocation d'actifs cible et vous restez confiant dans le fait que le processus fonctionne à long terme.

François Doyon La Rochelle : Comme on l’a déjà dit, le secteur des services financiers et les médias financiers encouragent la gestion active, ce qui nous pousse à faire beaucoup de transactions. Pensez à toutes les publicités du secteur montrant une personne devant un écran avec des côtes boursière et des graphiques. Malheureusement, de nombreux investisseurs associent faire des transactions à la création de valeur.

James Parkyn : J'ai une excellente citation d'un collaborateur de longue date de Warrant Buffett, Louis Simpson, qui supervisait les investissements de la gigantesque filiale d'assurance GEICO de Berkshire Hathaway. Il a dit un jour : "Nous réfléchissons plus que nous n'agissons. Un grand nombre d’investisseurs agissent beaucoup et ne réfléchissent pas beaucoup". Pour moi, cette phrase reflète la façon dont nous gérons l'argent de nos clients et ce qui nous différencie de la plupart des acteurs du secteur des services financiers. Nous achetons avec beaucoup de soin, nous conservons et différons les impôts et nous rééquilibrons lorsque c’est pertinent. Nous faisons tout ça en respectant le plan d’investissement bien conçu de nos clients.

François Doyon La Rochelle : J'aime aussi cette citation. Louis A. Simpson était l'un des gestionnaires de fonds préférés de Warren Buffett et, à un moment donné, un successeur potentiel. Il était beaucoup moins connu que Buffett ou Charlie Munger. Malheureusement, il est décédé au début de l'année 2022 à l'âge de 85 ans. Je devrai préciser ici pour nos auditeurs qu'en agissant beaucoup, il voulait dire en négociant beaucoup.

Revenons maintenant à nos moutons. Lorsque les marchés sont à la hausse, il est relativement facile de contrôler vos émotions pour la plupart des investisseurs qui voit leurs portefeuilles prendre de la valeur de jour en jour.

James Parkyn : Les marchés baissiers font partie de la vie d'un investisseur. C'est en prenant des risques contrôlés que l'on obtient des rendements et que l'on construit son patrimoine. Cependant, les marchés baissiers peuvent créer de l'anxiété et une pression à agir qui peut parfois sembler insurmontable. C'est à ce moment-là que les investisseurs doivent contrôler leurs émotions car c’est là qu’ils commettent le plus souvent des erreurs qui entraînent une perte permanente de capital.

François Doyon La Rochelle : Vos pensées peuvent être trompeuses. Vous pouvez croire que vous prenez des décisions rationnelles alors qu'en réalité vos actions sont motivées par la peur. C'est pourquoi vous devez vous préparer aux baisses des marchés en vous efforçant de reconnaître les moments où vous vous sentez stressé pour que vous puissiez ensuite gérer vos émotions.

James, tu recommande également des livres. Quels livres recommandes-tu ?

James Parkyn : Tout d'abord, je recommande aux jeunes épargnants de lire notre livret électronique " les 7 péchés capitaux de l’investissement" que nous avons publié en 2021. Il s'agit en quelque sorte d'un complément à ce nouveau livret électronique.

Je recommande également aux jeunes épargnants qui souhaitent approfondir leurs connaissances de lire deux ouvrages incontournables :

  1. The Psychology of Money (La psychologie de l'argent) par Morgan Housel : L'auteur primé Morgan Housel présente 19 histoires courtes explorant les étranges façons dont les gens pensent à l'argent et vous apprend à mieux comprendre l'un des sujets les plus importants de la vie.

  1. Think, Act, and Invest Like Warren Buffett (Pensez, agissez et investissez comme Warren Buffett) par Larry E. Swedroe : Warren Buffett. Bien qu'il soit impossible d'investir exactement comme lui, Think, Act, and Invest Like Warren Buffett propose une approche d'investissement solide et sensée, basée sur les conseils de Buffett en matière de stratégies d'investissement.

François Doyon La Rochelle : James, quels livres recommandes-tu recommande pour les parents ?

James Parkyn : Je recommande deux livres différents mais tout aussi bons :

  1. It Makes Total Cents de Tom Henske. Il s'agit d'un auteur américain. Certains éléments de ce livre sont spécifiques aux investisseurs américains et reflètent les lois fiscales américaines. It Makes Total Cents (épelé avec un "c" pour faire un jeu de mots avec le mot sense) est un guide court et facile à lire pour aider les parents. Ce livre concis est conçu pour être lu à raison d'un chapitre par mois et couvre les 12 sujets financiers les plus importants qu'un enfant doit comprendre avant d'entrer à l'université ou au collège.

  1. The Wisest Investment de Robin Taub. Elle est canadienne et son livre vise à enseigner à vos enfants à être responsables, indépendants et intelligents en matière d'argent. Robin Taub propose une feuille de route pour enseigner l'argent à vos enfants.

L'éducation financière a longtemps été un sujet ignoré et il en résulte que, génération après génération, les enfants entrent dans l'âge adulte sans maîtriser les bases de l'argent. Cela conduit à un stress inutile à l'âge adulte et, en fin de compte, à des problèmes de santé.

  1. Conclusion :

François Doyon La Rochelle : Voilà pour le podcast d’aujourd’hui intitulé Compétences en matière d’investissement pour les jeunes épargnants. Merci James Parkyn d’avoir partagé ton expertise et ton savoir.

James Parkyn : il m’a fait plaisir Francois.

François Doyon La Rochelle : Hé bien c’est tout pour ce 54ième épisode de Sujet Capital ! Nous espérons que vous avez aimé.

N’hésitez pas à nous envoyer vos questions et suggestions. Vous pouvez nous joindre par courriel à: sujetcapital@pwlcapital.com

De plus, si vous aimez notre podcast, partagez-le avec votre famille et vos amis et si vous n'y êtes pas abonné, faites-le SVP.

Encore une fois, merci d’être à l’écoute et joignez-vous à nous pour notre prochain épisode qui sortira le 2 aout.

A bientôt!

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