Kaiser le plus grand footballeur à n'avoir jamais joué
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Passer par plusieurs clubs professionnels et parvenir à ne jamais jouer. C’est l’histoire improbable du footballeur brésilien Carlos Henrique Raposo, plus connu sous le nom de Kaiser.
Kaiser, un surnom pour sa ressemblance supposée selon certains avec la star allemande Franz Beckenbauer ; et pour d’autre il serait dû à son embonpoint le faisant plutôt ressembler à une bouteille de Kaiser, une marque de bière.
Bref, vous avez déjà cerné le personnage : difficile de connaître la vérité avec lui et c’est comme cela tout le long de son parcours atypique.
Farce footballistique
Tout commence au Brésil en 1979. Alors âgé de 16 ans, Kaiser semble prometteur avec les jeunes de Botafogo et de Flamengo à tel point qu’il signe au Mexique avec le club du FC Puebla. Mais après des débuts galères, il revient au Brésil où commence, ce qu’on peut appeler, la “farce footballistique”.
Passé par les quatre grands clubs de Rio : Botafogo, Flamengo, Fluminense, Vasco de Gama, il use de plusieurs stratagèmes pour faire en sorte de ne jamais jouer.
Son objectif : avoir les avantages d’un grand joueur de foot, la vie qui va avec, plaire aux femmes… et tout ça sans jamais toucher le ballon car il n’a pas le niveau d’un pro. Alors comment s’y prend-il ?
Fausses blessures, faux coups de fil, faux clubs… mais vrai culot
Très bon physiquement, Kaiser fait illusion lors des exercices de préparation durant les entraînements.
Ensuite, il simule des blessures comme il le raconte lui-même dans le documentaire de Louis Myles qui lui est consacré en 2018 et diffusé par Canal+. Comme les IRM n’existaient pas à l’époque, il passe à travers les mailles du filet avec un mot d’ordre qu’il résume ainsi : “Je veux rester blessé toute ma vie”.
Autre ruse : des faux certificats médicaux comme ce jour où un dentiste le dispense de sport pour… une douleur aux dents. Sans parler de sa grand-mère qu’il a fait mourir plusieurs fois pour s’en servir d’excuse.
Mais son mensonge préféré : le téléphone. Quand ses coéquipiers et les membres du staff sont près de lui, il s’invente des conversations avec un faux interlocuteur qui aimerait le recruter en Europe, histoire de se faire désirer. Du grand art !
Il sait aussi entretenir son réseau avec des stars de l’époque qui l’apprécient humainement mais qui ne sont pas dupes footballistiquement comme Renato Gaucho ou encore Bebeto, champion monde avec le Brésil en 1994.
En 1986, Kaiser dit avoir été recruté en France par le Gazélec Ajaccio – en deuxième division – ce que le club corse dément. Mais cela ne l’empêche pas de raconter sa prétendue arrivée sur l’île de beauté lors de sa présentation aux supporters : “Je ne savais pas quoi faire, alors j’ai dégagé tous les ballons dans les tribunes et je me suis mis à embrasser l’écusson du club. Les fans étaient hystériques. Je n’allais pas me faire griller le premier jour…”
Une bagarre pour éviter d’entrer en jeu
Autre astuce : il se lie d’amitié avec des journalistes brésiliens pour avoir des articles élogieux sur sa personne. L’un d’eux le présente comme le meilleur buteur d’Ajaccio depuis huit saisons ! Un mensonge bien sûr mais qui lui permet de retrouver un club au Brésil à Bangu.
Là-bas, sous la menace du patron du club et mafieux notoire, il est contraint de jouer après plusieurs (fausses) excuses. Mais pour éviter d’entrer en jeu, il se bagarre avec un supporter et est exclu par l’arbitre sans avoir foulé la pelouse.
“Les clubs faisaient la fête deux fois : à mon arrivée et à mon départ”
Kaiser est lucide sur sa carrière fictive. Il l’avoue lui-même : “Les clubs faisaient la fête deux fois : à mon arrivée et à mon départ”.
Une “carrière” d’une vingtaine d’années sans avoir quasiment jamais joué. On lui prête 30 apparitions au poste d’attaquant pour 0 but. Carlos Henrique Raposo – dit Kaiser – est bien, à sa façon, une légende.
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